
Ben Weyts : On peut aussi dire que peu d’autres domaines peuvent rêver d’une croissance aussi rapide que celle qu’a connue le bien-être animal ces dernières années. Nous avons réalisé des avancées historiques, comme l’extension significative du service d’inspection et l’instauration d’un soutien financier structurel pour les refuges. Nous avons également créé le Fonds de bien-être animal, que nous espérons voir croître dans les prochaines années. Bien sûr, le budget ne sera pas directement comparable à celui du secteur sportif dans son ensemble. Ici encore, je rencontre des collègues qui ne comprennent pas toujours pourquoi il serait nécessaire d’allouer davantage de fonds aux animaux. Néanmoins, nous continuerons à progresser sur cette voie autant que possible.
GAIA : Quels sont, selon vous, les trois dossiers les plus importants en matière de bien-être animal pour cette législature ? Qu’est-ce que vous souhaitez absolument réaliser ?
Ben Weyts : Il est difficile de faire un choix, mais si je devais en sélectionner quelques-uns… Je pense, par exemple, au programme d'élevage ambitieux que j’ai mentionné plus tôt, auquel je crois profondément : éliminer les défauts génétiques « introduits » par l’homme. Nous devons également renforcer la lutte contre les produits cruels, comme les colliers étrangleurs et les pièges à glu, en visant leur interdiction durant cette législature. Le contrôle doit également s’intensifier : caméras obligatoires dans les abattoirs, 'mystery shoppers' pour prendre les vendeurs abusifs en flagrant délit, et recours à l’IA pour identifier plus rapidement les cas de maltraitance animale. Rien de tout cela n’est simple ou sans controverse, mais ce sont des mesures qui feront véritablement la différence.
GAIA : Ces dix dernières années, vous avez croisé GAIA à plusieurs reprises. Quelle est votre opinion sur GAIA et que pensez-vous de notre approche ?
Ben Weyts : GAIA joue un rôle différent de celui d’un ministre, et nous ne sommes certainement pas toujours d’accord, mais un sentiment prime pour moi : la gratitude. Depuis dix ans, nous œuvrons pour une politique en faveur des animaux au niveau politique, mais ce sont des organisations comme GAIA qui, depuis des décennies, ont éveillé les consciences face à la souffrance animale. Rien que pour cela, GAIA mérite une place dans l’histoire. Et bien sûr, votre mission est loin d’être terminée.