Plus de 538 000 animaux sont utilisés dans les laboratoires chaque année en Belgique. Ils sont soumis à toutes sortes de tests : de toxicité, recherche fondamentale... Les chercheurs se justifient de ces tests en affirmant que l'expérimentation animale reste nécessaire. Mais qu'en est-il vraiment ?
GAIA réclame une politique réellement ambitieuse en faveur de méthodes substitutives aux tests sur animaux, permettant d'épargner à ces derniers une vie de souffrance au nom de la science et de la santé humaine.
GAIA demande que les ministres du Bien-être animal établissent une stratégie claire et des objectifs concrets et graduels.
Selon l’Article 47 de la Directive européenne relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (Directive 2010/63/UE), les gouvernements nationaux doivent, entre autres choses, contribuer à la mise au point de méthodes alternatives (Article 47 (1)), désigner les laboratoires aptes à valider des méthodes alternatives (Article 47 (2)), et promouvoir l’utilisation de méthodes alternatives (Article 47 (4)).
Créer un Centre belge des méthodes alternatives à l'expérimentation animale
En 2009, l'Etat belge a adopté une loi prévoyant la fondation d'un Centre spécifiquement chargé de stimuler la recherche en matière de méthodes alternatives à l'expérimentation animale. Sur le papier, cette loi répond aux exigences de la Directive européenne. Mais dans la pratique, ce Centre n'a toujours pas vu le jour, et la Belgique manque donc à son propre engagement.
GAIA estime que la création de ce Centre doit être une priorité pour les trois Régions du pays. L'attribution d'un budget suffisant pour la création et le bon fonctionnement du Centre est bien entendu indispensable.
Parvenir à une réduction graduelle du nombre d'animaux dans les laboratoires...
... en fixant des objectifs annuels fixes.
Si les statistiques en matière d'expérimentation animale indiquent qu'il y a aujourd'hui moins d'animaux utilisés dans les laboratoires par rapport aux années 1990, il ne s'agit pas d'une diminution constante ou contrôlée, mais d'une évolution essentiellement aléatoire. Une réelle stratégie de Réduction concrète s'impose donc, en utilisant par exemple plusieurs approches (par domaine d'expérience – toxicologie...). GAIA revendique également la suppression des tests sur certaines espèces d'animaux, primates, chiens et chats en première instance, tout en oeuvrant pour l'ensemble des animaux de laboratoire.
Interdire les tests sur animaux pour la fabrication de produits ménagers
Dans l'UE, les tests sur animaux pour la fabrication de produits cosmétiques sont interdits, et depuis le 11 mars 2013, par force de Règlement (CE n° 1223/2009), il n'est également plus permis de commercialiser de tels produits qui auraient fait l'objet d'expériences sur animaux dans d'autres régions du monde. Cependant, ce Règlement n'empêche pas les tests sur animaux pour la fabrication de produits ménagers. Au regard des engagements pris dans l'accord de majorité, GAIA demande l'interdiction des tests sur animaux pour produits d'entretien dans l'ensemble du pays. Car à ce jour, seule la Wallonie interdit d’expérimenter sur des animaux des produits d’entretien et des biocides finis ou leurs ingrédients. Et ce, grâce au Code wallon du Bien-être animal qui est entré en vigueur le 1er janvier 2019.
Découvrez notre liste de cosmétiques et produits d'entretien non testés sur les animaux
Appliquer une réelle transparence autour des tests pratiqués sur des animaux
Actuellement, le SPF Santé publique ne diffuse que des statistiques annuelles du nombre d'animaux employés dans les laboratoires du pays. Ces statistiques sont une compilation des informations communiquées par les laboratoires, et n'offrent aucune indication sur les tests en eux-mêmes. GAIA demande que les autorités fournissent des données largement plus détaillées en accompagnement des statistiques annuelles : sur la nature des expériences effectuées sur des animaux, sur la souffrance infligée ou encore sur les expérimentations douloureuses réalisées sans anesthésie.
Depuis le 10 juillet 2019, Cruelty Free Europe est la principale alliance d’organisations européennes menant des campagnes contre les tests sur animaux. GAIA est le représentant belge de cette Coalition, et à ce titre, nous cofinançons le travail de toxicologues, qui examinent et commentent systématiquement les propositions d’expériences sur animaux. Depuis le lancement du programme REACH en 2009, le travail de notre précédente Coalition a déjà permis de sauver 18.000 animaux de laboratoire. Ces animaux devaient être soumis à des expériences qui n’avaient pas de pertinence au regard de la littérature existantes, et qui ont donc pu être évitées grâce au travail de nos toxicologues.