Grâce à GAIA, la Wallonie, la Région de Bruxelles-Capitale et la Flandre ont voté l'interdiction des élevages d'animaux à fourrure. Depuis 2023, notre pays est exempt d'usines à fourrure. Reste un problème majeur : alors que des alternatives existent, la Belgique autorise toujours la vente de vêtements et d'accessoires produits avec de la fourrure véritable.
GAIA œuvre à mettre un terme à la vente de fourrure en Belgique, et agit en tant que membre de la Fur Free Alliance pour combattre l'industrie de la fourrure dans le monde.
La production de fourrure occasionne chaque année et partout dans le monde la souffrance et la mort de dizaines de millions de renards, visons, chinchillas, ratons laveurs, castors et d'autres animaux. Ils sont élevés en cages puis gazés, électrocutés par voie anale, noyés, battus, ou encore mis à mort par d'autres moyens, dans le but d'en faire des manteaux, des cols ou autres accessoires.
L'élevage de visons en Belgique
En Belgique, seuls des visons étaient élevés pour la fourrure. 160.000 visons étaient chaque année maintenus enfermés dans des cages étriquées de 30x80x30 cm (la taille de quelques boîtes à chaussures). Dans ces conditions, de nombreux animaux montrent des signes de névrose liée à l'enfermement.
Leur mal-être se traduit par des gestes répétitifs (bonds contre les parois des cages, morsures de queue ou de pattes), des comportements agressifs ou de l'automutilation. Non domestiqués, les visons sont d'autant plus inadaptés à ces conditions d'élevage extrêmement restrictives. Au terme de 7 à 8 mois, les visons sont gazés puis dépecés.
Une très haute mortalité juvénile, une prévalence importante des comportements anormaux et agressifs, et l'impossibilité de nager constituent les principaux problèmes en élevage de visons. Ces points critiques ont été soulevés par le panel scientifique pour la santé animale de l'Autorité Européenne de sécurité alimentaire EFSA, qui a relevé des problèmes structurels de bien-être.
La fourrure nuit aussi gravement à l'environnement
En 2011, un rapport du bureau d'étude CE Delft spécialisé dans les questions environnementales, a révélé que la production de fourrure porte plus de préjudices à l'environnement que tous les autres textiles étudiés (coton, acrylique, laine, polyester).
GAIA et les associations Bont voor Dieren (Pays-Bas) et Lega Anti vivisezione (Italie) ont chargé le bureau d'étude CE Delft de mesurer l'impact de la production de fourrure sur l'environnement, de la ferme au vêtement. Pour 17 des 18 paramètres évalués (par ex : le changement climatique, la pollution par l'ozone, la formation de particules fines, l'acidification des sols, l'utilisation de l'eau et des terres), la fourrure présente la plus haute empreinte écologique. Seul le coton consomme plus d'eau que l'élevage de visons.
L'impact sur le climat d'un "kg de vison" est 5 fois supérieure au second textile le plus nuisible (laine). La production d'oxyde d'azote et d'ammoniac rend l'élevage de visons responsable d'acidification des sols et de formation de particules fines.
Une interdiction légale
En janvier 2015, la Wallonie a répondu aux attentes de GAIA en interdisant la production de fourrure sur son territoire. La Région de Bruxelles-Capitale a suivi en 2017. Quant à la Flandre, où se concentrait la production, elle a interdit en 2018 l’installation de nouveaux élevages ainsi que l’agrandissement des exploitations existantes. Depuis le 1er décembre 2023, il n’y a plus aucun élevage d’animaux à fourrure en Belgique. Cependant, la vente de fourrure reste autorisée dans les trois régions. GAIA demande une interdiction stricte de la vente de fourrure dans notre pays.
Les Pays-Bas, autrefois le troisième producteur mondial, ont également interdit l’élevage d’animaux pour leur fourrure depuis 2024.
Les ravages du piégeage
Plusieurs millions d'animaux sauvages dans le monde sont chaque année piégés et tués pour leur fourrure. Fouines, castors, coyotes, loups, ratons laveurs, loutres et encore d'autres espèces agonisent lentement et douloureusement dans des pièges. Certains animaux se rognent les pattes pour échapper aux pièges à mâchoire. Les autres seront achevés par balle ou à coups de gourdin.
Mais la plupart des fourrures commercialisées proviennent d'animaux élevés captifs dans cet objectif. 40 millions de visons et 6 millions de renards sont ainsi élevés en cages, ainsi que plusieurs millions d'autres animaux comme des chinchillas, des chats ou des chiens.
Visons : mortalité, stéréotypies, gazage
En Belgique, 17 élevages de visons mettaient à mort chaque année 150.000 visons, au terme d'une vie en cages d'environ 80 x 30 x 30 cm.
La mortalité des jeunes visons est particulièrement importante : en moyenne, 20% des jeunes, et jusqu'à 30 % des visons meurent avant le sevrage.
L'espace restreint et l'absence d'un point de baignade engendrent un stress associé à des comportements anormaux comme des stéréotypies (mouvements répétitifs de la tête et du corps), des ulcères d'estomac et des mutilations. 30 à 85% de visons femelles montrent un comportement perturbé par des stéréotypies.
Les visons sont des animaux non domestiqués. L'environnement naturel d'un seul vison s'étend jusqu'à 6 km2. Lorsqu'ils le peuvent, ces animaux solitaires passent une partie importante de leur temps dans l'eau. En captivité, chaque cage peut contenir jusqu'à 9 visons. Les animaux ne disposent pas de plan d'eau ni d'aucune forme de distraction.
Renards : peur, infanticides, électrocution
Les renards bleus et argentés sont typiquement élevés dans des cages nues de 70 cm à fond grillagé. Les principaux indicateurs de mal-être sont les réactions de craintes permanentes (notamment de l'être humain) et la prévalence des infanticides.
Après quelques mois, les renards sont tirés des cages à la pince et sacrifiés par électrocution anale.
Situation à l'étranger
Une interdiction des élevages de visons est déjà en vigueur dans plusieurs pays européens, comme au Royaume-Uni (depuis 2003), en Autriche (depuis 2005), en Croatie (depuis 2017) et en Bosnie (depuis 2018).
Aux Pays-Bas, autrefois le deuxième plus grand producteur de peaux de vison au monde, l’élevage de visons était autorisé uniquement dans les installations existantes jusqu'au 1er janvier 2024, avec interdiction d'extension ou de création de nouvelles exploitations. Depuis cette date, tous les élevages de visons ont fermé, et la production de fourrure de vison est désormais définitivement interdite.
Les principaux producteurs de fourrure dans le monde sont la Chine, la Pologne et la Grèce (uniquement pour les visons).
De la fourrure bien camouflée
Si presque tout le monde est contre l’élevage et la mort d’animaux pour la production de fourrure, beaucoup de gens continuent pourtant d’acheter de la fourrure sans le savoir. Soyez vigilants lorsque vous achetez une veste, par exemple : souvent, de la vraie fourrure d’animaux a été incorporée au niveau du col ou des manches. C’est une manière trouvée par l’industrie de la fourrure d’écouler son stock de façon plus discrète, et donc plus acceptée par les consommateurs, souvent à leur insu. Vraie ou fausse fourrure, vous n’êtes pas sûr(e) ? Faites le test !
La Belgique devient le premier pays d'Europe à interdire la commercialisation des produits issus de phoques
2007
l'UE interdit l'importation et le commerce de produits de la chasse commerciale des phoques
2009
86% des Belges sont favorables à une interdiction légale de l'élevage d'animaux pour leur fourrure (IPSOS, 2012)
18 célébrités Belges se sont affichées dans le métro avec GAIA pour combattre le port de fourrure
2011
GAIA reçoit le soutien de Jean-Claude Van Damme et lance une campagne d'affichage sur écran géant
2011
GAIA publie des images dénonçant les conditions de vie lamentable des visons dans les élevages
2011
La plupart des partis politiques affichent leur soutien à une interdiction légale des élevages en Belgique
2013
Manifestation contre un projet d'élevage de 162.000 visons à Wervik, qui rassemble plus de 2000 personnes
2013
Inditex, Massimo Dutti, Zara et Bershka bannissent la fourrure
10/02/2014
La Wallonie interdit les élevages pour la production de fourrure sur son territoire
Januari 2015
GAIA mène des démarches juridiques permettant d'empêcher l'installation ou l'élargissement d'élevages
La Région de Bruxelles-Capitale interdit les élevages pour la production de fourrure sur son territoire
Avril 2017
Gucci, Michael Kors et VF Corporation arrêtent l'utilisation de fourrure
2017
Chanel, Versace, Torfs et E(x)it renoncent à la fourrure
2018
Furla renonce à la fourrure
2019
Chicco confirme son engagement en rejoignant la liste des "Commerces sans fourrure"
2019
Les enseignes Paprika et e5 mode deviennent des « Commerces sans fourrure »
Mars 2020
Les élevages à fourrure en Flandre seront interdits
1/12/2023