Chaque année en Belgique, près de 350 000 veaux sont élevés puis abattus. Ce chiffre impressionnant n’a rien d’un hasard : il est directement lié à notre consommation de produits laitiers. Derrière chaque verre de lait, chaque morceau de fromage ou de beurre, se cache une réalité souvent ignorée — celle des veaux.

Pourquoi tant de veaux naissent dans l’industrie laitière ? 

Comme tous les mammifères, les vaches doivent être gestantes pour produire du lait. Pour assurer une production continue, les exploitations laitières inséminent les vaches de manière répétée. Chaque gestation donne naissance à un veau. Tandis que les femelles deviendront à leur tour des vaches laitières, les mâles, eux, sont généralement engraissés pour produire de la viande de veau.

Séparation brutale dès la naissance 

Le lait des vaches est destiné à la consommation humaine. Dès lors, les veaux sont séparés de leur mère quelques heures à peine après leur naissance afin de réserver un maximum de lait à la vente. Cette séparation brutale provoque un stress émotionnel intense, tant chez la mère que chez le veau. 

Où vont ces veaux une fois arrachés à leur mère ? 

veaux - GAIA

Leurs premiers jours enfermés dans des igloos 

Dans les premiers jours, les veaux sont placés dans des cases individuelles exiguës, souvent situées à l’extérieur, sous forme d’« igloos » en plastique entourés de barrières métalliques. Isolés, privés de contact avec leurs congénères, ces jeunes animaux sociaux et joueurs souffrent de solitude et de stress. 

Direction les ateliers d’engraissement 

Dès l’âge de deux semaines, les veaux sont transportés vers des ateliers d’engraissement. Leur système immunitaire étant encore immature, beaucoup tombent malades, certains ne survivent même pas au trajet. C’est le début d’un long cycle de souffrances.

Confinement pendant 8 semaines 

Durant leurs premières semaines en atelier, les veaux sont enfermés dans des boxes individuels à peine plus grands que leur corps. La législation européenne autorise cet enfermement jusqu’à l’âge de huit semaines. Cet isolement renforce leur mal-être : ils développent des comportements stéréotypiques, comme lécher compulsivement les barreaux.

L’environnement est souvent insalubre. Nos images, tournées en 2023, révèlent des boxes sans paille, des sols en caillebotis (sol ajouré laissant passer les excréments) sales et glissants qui blessent les sabots. 

Logements collectifs : une illusion d'amélioration 

Après ces huit premières semaines de vie isolée, les veaux passent en enclos collectifs, mais les conditions ne s’améliorent pas vraiment. Enfermés à quatre ou cinq dans quelques mètres carrés, sans accès à l’extérieur, sans paille ni jeux, ils continuent à vivre sur un sol dur, souvent en caillebotis. Les blessures aux pattes, les boiteries et le stress chronique sont monnaie courante.

Alimentation appauvrie pour une viande pâle 

A la place du lait de leur mère, les veaux sont nourris principalement avec un lait en poudre de substitution. Mais pour répondre à la demande de viande de veau claire que désire le consommateur, il est volontairement appauvri en fer. Résultat : une alimentation déséquilibrée, qui engendre diarrhées fréquentes.

veaux - industrie laitière - GAIA

Tués jeunes 

Une mortalité anormalement élevée 

Environ 12 % des veaux meurent avant même d’atteindre l’âge d’abattage — un taux alarmant comparé à la moyenne de 3 à 5 % pour les autres animaux d’élevage. Ce chiffre reflète à lui seul les conséquences dramatiques de leurs conditions de vie et de transport.

Abattus avant même d’avoir vécu 

Les veaux qui survivent sont abattus entre 6 et 8 mois, pour répondre aux critères de l’appellation « veau de boucherie ». Pourtant, leur espérance de vie naturelle est de 20 ans. Certains sont abattus en Belgique, d'autres sont envoyés à l’étranger, parfois hors de l’Europe, dans des conditions de transport extrêmement dures.

guide vegan

Des pratiques dénoncées et des alternatives possibles 

Les alternatives végétales : un choix éthique et accessible 

Aujourd’hui, les produits laitiers végétaux sont facilement disponibles en supermarché : laits, yaourts, fromages à base de soja, d’amande, d’avoine ou de coco. Ils permettent de conserver le plaisir gustatif tout en respectant davantage les animaux. 

Pour vous guider, GAIA a créé un Guide vegan gratuit, à télécharger, avec des conseils et des recettes pour une transition tout en douceur vers une alimentation plus respectueuse. 

Ce que GAIA demande pour les veaux 

Face à ce constat, GAIA formule trois demandes concrètes pour réduire la souffrance des veaux et améliorer leur condition de vie:

  • Maintien du lien mère-veau : permettre aux veaux de rester avec leur mère au minimum jusqu’à l’âge de trois mois.
  • Transport retardé : interdire le transport des veaux avant l’âge de trois mois.
  • Hébergement en groupe : en finir avec les boxes individuels et garantir un hébergement collectif avec accès à l’extérieur.

Ces revendications sont également soutenues par l’EFSA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, dans un rapport de 2023. GAIA s’appuie aussi sur des exemples concrets dans des pays, où des pratiques plus respectueuses existent déjà. 

Des pratiques plus respectueuses existent

En Belgique, seules quelques rares exploitations séparent plus tardivement le veau de sa mère. Si c’est une norme dans la filière, ce n’est pourtant pas ce que souhaitent une grande majorité des consommateurs européens. Une enquête Eurobaromètre de 2023 a ainsi montré que 

  • 84% des Européens estiment que le bien- être de ces animaux devrait être mieux protégé dans leur pays qu’il ne l’est actuellemen ; 
  • 83% d’entre eux souhaitent également que la durée de transport des animaux soit limitée ;
  • plus de 90% des Européens estiment que les pratiques d’élevage devraient obéir à des exigences éthiques fondamentales : suffisamment d’espace, de nourriture, d’eau…

Dans certains pays, comme en Norvège et en Suède, de nombreux éleveurs du secteur biologique permettent aux veaux de rester avec leur mère pour une période allant jusqu’à 13 semaines. Et chez nos voisins hollandais, certains éleveurs laissent les veaux en compagnie de vaches nourricières pendant quelques semaines, voire quelques mois. Preuve qu’il est possible, avec de la volonté, de faire avancer les choses et d’améliorer les conditions de vie des veaux issus de l’industrie. Des pratiques et des propositions qui permettront aux veaux de ne plus être arrachés dès leur naissance, et de pouvoir se développer dans 

Ensemble, agissons pour les veaux

 

En tant que consommateurs, nous avons le pouvoir de refuser ces pratiques en réduisant ou en supprimant notre consommation de produits d’origine animale, et en soutenant les alternatives.

Faites le choix d’une consommation éthique. Pour les veaux. Pour les vaches.