Accouche Adrien

9 mois après l’entrée en fonction du Ministre wallon du Bien-être animal, GAIA a mené une action symbolique devant le cabinet du Ministre à Namur : une baby shower pour Adrien Dolimont (MR). 

Il est plus que temps que le ministre « accouche » d’une politique concrète et ambitieuse en faveur des animaux. Car à ce jour, le bilan est vide : aucune vision, aucune politique, aucune mesure, aucun résultat.

Des actions politiques pour les animaux, maintenant

À chaque interpellation parlementaire, Adrien Dolimont (MR) élude sa responsabilité, informe qu’un travail de réflexion est en cours ou renvoie la balle à l’Europe. Non seulement aucune mesure concrète n’a été prise, mais le ministre Adrien Dolimont ne montre aucune vision sur des enjeux pourtant essentiels (voir les grands points ci dessous). 

En 9 mois, le ministre a simplement annoncé une volonté d’interdire l’abattage à domicile, tout en reconnaissant qu’elle ne sera pas concrétisée avant au moins un an. Or, la fête du sacrifice approche sans qu’aucun protocole ou aucune mesure de prévention n’aient été établis, laissant craindre une nouvelle vague d’abattages illégaux et de souffrances animales. 

La Wallonie attend toujours les arrêtés et textes législatifs visant à régler la question du commerce des animaux de compagnie ou de la liste positive des reptiles, qui font toujours défaut.

Ces dossiers demandent de l'ambition politique. GAIA continuera de réclamer une stratégie ambitieuse et cohérente, à la hauteur des enjeux.

accouche adrien

À la fin de l’action, tous les ministres wallons, les député·e·s et les présidents de partis ont reçu une boîte de dragées, un t-shirt avec le slogan « Accouche, Adrien ! », des autocollants représentant le ministre enceint, ainsi que des fausses échographies incitant le ministre à enfin agir en faveur des animaux. Des stickers à l’effigie d’un « Dolimont enceint » ont également fleuri notamment dans le centre-ville de Namur, en signe de protestation contre l’absence de politique. Sur les réseaux sociaux aussi, des visuels, vidéos et messages diffusent le même appel à l’action.

« Un ministre du Bien-être animal qui ne prend aucune initiative, n’apporte aucune solution et ne trace aucun cap est un ministre qui ne fait pas son travail. Les animaux en Wallonie méritent mieux. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est une absence politique totale. GAIA ne veut plus de belles paroles : nous exigeons des actes. »

Sébastien de Jonge
Directeur des opérations chez GAIA
Accouche Adrien

Le terme est dépassé, il faut déclencher l’accouchement. Faites réagir Adrien Dolimont : envoyez-lui un mail.

info.dolimont@gov.wallonie.be 

 

Les grands défis du bien-être animal de ce mandat en Wallonie 

expérience animale - Wallonie

Expérimentation animale : la nécessité d'une stratégie

Un rapport de la Commission européenne de 2023 classe la Belgique au 5e rang des pays de l'UE où le nombre d'expériences douloureuses est le plus élevé. En 2023, 168.051 animaux ont été utilisés dans les laboratoires wallons, souvent dans des conditions de stress et de souffrance intenses. Pour réduire ce nombre d’animaux mis à mort et réduire ces statistiques graduellement d’année en année, une politique réellement ambitieuse est indispensable.

Le gavage forcé : il est temps d'évoluer 

Le gavage est interdit dans la majorité des pays de l'UE, de manière implicite ou explicite. Seuls quatre pays ainsi que la Région wallonne continuent d'autoriser cette pratique.

La majorité des citoyens ont désormais identifié la souffrance qu'implique le gavage pour les canards et les oies. Un sondage IPSOS de 2024 révèle que 80 % des Wallons jugent essentiel de mettre un terme à cette pratique inacceptable.

foie- gras - gavage Wallonie

Pour quelques producteurs encore en activité, la Wallonie continue pourtant d'autoriser cette pratique d'élevage qui provoque une souffrance animale scientifiquement avérée, dont les citoyens réclament majoritairement l'interdiction, qui nuit à son image sur le plan international, et pour laquelle il existe des alternatives (foie fin sans gavage).

GAIA demande à Adrien Dolimont l'interdiction du gavage en Wallonie, en suivant l'exemple donné par la Région bruxelloise en 2017 et la Flandre en 2019, ainsi qu’une interdiction de la vente de ce produit issu d’une méthode de production cruelle.

Stop à la souffrance industrielle des poulets "de chair"

 

GAIA a révélé les résultats accablants d'une enquête en caméra cachée menée dans plusieurs élevages belges de poulets dits « de chair », mettant en lumière des conditions de vie insoutenables. La liste des horreurs découvertes est longue : animaux entassés, malformations des pattes, boiteries, brûlures au niveau des coussinets plantaires, troubles respiratoires, infections, présence d'oiseaux agonisants ou morts par centaines, etc. Le problème est structurel. Si le coût du poulet en magasin est si bas, c'est parce que ce sont les animaux qui en paient le prix. Plus de 90 % des poulets élevés en Belgique sont détenus dans des élevages de ce type.

poulet de chair - Wallonie
poulet de chair - wallonie
poulet de chair - wallonie
poulet de chair - wallonie

Devant le nombre d'animaux concernés (300 millions chaque année en Belgique, dont près de 48 millions en Wallonie) et l'étendue de la souffrance, il est indispensable que la Wallonie applique des normes plus sévères pour l'élevage de poulets. Ces normes pourraient s'appliquer sans trop de difficultés, dans la mesure où l'élevage de poulets est sensiblement moins intensif au sud qu'au nord du pays. 

La castration des porcelets : ça suffit ! 

Chaque année, 4,2 millions de porcelets mâles sont castrés en Belgique pour prévenir le risque d'apparition de l’odeur de verrat – une odeur désagréable lors de la cuisson de la viande de porc non castré – qui n'apparaît que dans une minorité des cas, et à laquelle seule une fraction des consommateurs est sensible. Ainsi, pour parer à "ce risque de désagrément", une majorité des porcelets mâles subissent une ablation des testicules quelques jours après leur naissance.

Cette pratique, très douloureuse et traumatisante pour ces tout jeunes animaux, est d'autant plus condamnable que des alternatives existent et sont déjà utilisées. Il s'agit de vacciner les porcs contre l'odeur de verrat, ou de simplement les laisser « entiers », et de détecter à la chaîne d'abattage une éventuelle odeur. En outre, le marché belge s'est déjà grandement adapté à ces alternatives, puisque pratiquement toutes les chaînes de supermarchés se sont engagées à cesser de vendre de la viande de porcs castrés chirurgicalement.

castration des porcelets - Wallonie

Seule une interdiction de la castration des porcelets éliminera les souffrances graves et inacceptables subies par les porcelets pendant et après la castration. Selon un sondage IPSOS de 2023, pas moins de 87 % des Wallons souhaitent que la castration chirurgicale des porcelets soit interdite.

Stop à la vente de produits issus de la souffrance animale

En 2014, la Wallonie interdisait l'élevage d'animaux à fourrure sur son territoire, jugeant que cette production était à l'origine d'une grande cruauté. Une campagne de sensibilisation avait alors été lancée auprès des citoyens, en appelant à ne pas acheter de fourrure.

Par cohérence, la Wallonie doit désormais aller plus loin et interdire la commercialisation de la fourrure mais aussi d’autres produits issus de la souffrance animale :

Une telle interdiction de commercialisation serait entièrement justifiée devant l'envergure de la souffrance – il s'agit d'animaux sauvages détenus dans des cages ou trappés dans la nature – et du caractère futile que représente ce produit.

La Belgique est le premier importateur européen de viande de kangourou pour la consommation humaine et joue donc un rôle clé dans sa chasse commerciale. Une chasse particulièrement cruelle qui pose d'importants problèmes en matière de bien-être animal et génère une souffrance inacceptable

Vers la fin de la vente d'animaux sur les marchés 

 

Depuis 1995, la vente de chiens et de chats est interdite sur les marchés. Les poules, lapins, chèvres naines, cochons d’indes, … sont, quant à eux, toujours exhibés et vendus sur les marchés. Ils sont donc exposés au transport, à des conditions météorologiques souvent défavorables, à l’agitation, à l’enfermement dans des cages,etc.

Tous ces facteurs sont source de stress pour les animaux qui sont contraints de vivre dans des lieux ne répondant pas à leurs besoins physiologiques et éthologiques. Cette pratique génère en outre des achats impulsifs qui portent souvent préjudice au bien-être des animaux. Ceux-ci peuvent se retrouver chez des propriétaires ne connaissant pas suffisamment leurs besoins ou n’ayant pas les moyens financiers nécessaires pour s’en occuper correctement. Le regroupement d’animaux sur des marchés représente également un risque de propagation de maladies animales infectieuses. 

Pour ces raisons, GAIA demande une interdiction de la vente et de l’exploitation de tous animaux vivants sur les marchés.

Interpellez Adrien Dolimont

Le temps presse. Les animaux en Wallonie ont besoin d’un ministre du Bien-être animal engagé, ambitieux et à la hauteur des enjeux.  Écrivez à Adrien Dolimont pour lui demander de prendre à bras le corps les grands défis du bien-être animal et d’assumer pleinement ses responsabilités.

info.dolimont@gov.wallonie.be