De nombreuses villes et communes souhaitent mener une politique de gestion des populations de pigeons qui soit efficace, durable et respectueuse des animaux. Une politique qui profite à tous et qui prévient les nuisances. Comment réduire la population de pigeons et éviter les nuisances ?
GAIA propose un plan en 4 points, qui conjugue différentes méthodes éthiques de régulation : la pilule contraceptive R-12, un pigeonnier contraceptif comprenant une politique de nourrissage contrôlé, une bonne communication avec les citoyens et des rues sans déchets
Le pigeon des villes est un animal dont l'histoire est liée à celle de l'homme depuis l'Antiquité. Messagers, élevés pour leur chair... puis finalement abandonnés, les pigeons livrés à leur sort s'installent en ville pour subsister.
Malgré les désagréments qu'on leur reproche (fientes sur les bâtiments et coût du nettoyage), les pigeons jouent un rôle social pour de nombreux citadins, qui aiment leur présence, et souvent les nourrissent de façon inadaptée. Ces inconvénients ne justifient pas le sort cruel que les villes et communes réservent souvent à ces oiseaux.

La pilule contraceptive R-12
Concrètement, la pilule contraceptive R-12 est un grain de maïs recouvert d’une substance active contraceptive. Son action est sans danger et réversible. Le R-12 est un médicament vétérinaire présenté sous la forme de grains de maïs recouverts d’une légère dose de nicarbazine. La nicarbazine est un médicament utilisé dans l’aviculture dans le cadre des programmes de prévention contre la coccidiose, un parasite intestinal chez les oiseaux.
Elle a pour effet secondaire d’attaquer la membrane entre le jaune et le blanc de l’œuf. En conséquence, l’œuf est « mélangé » et l’embryon ne peut pas se développer.
Cet effet secondaire est totalement réversible et disparaît 4 à 6 jours après la dernière administration, après quoi l’animal peut à nouveau se reproduire.
Le R-12 est administré aux pigeons ciblés dans le cadre de programmes de gestion contrôlée. Bien qu’il ne constitue pas une source d’alimentation suffisante pour ces oiseaux, il a un effet protecteur contre la coccidiose. Toutefois, pour garantir la bonne santé des pigeons, il est impératif de prévoir un nourrissage encadré en complément. Ce nourrissage contrôlé doit être organisé autour des sites de distribution de R-12 et / ou dans les pigeonniers urbains aménagés à cet effet.
Cette méthode de gestion contraceptive, lorsqu’elle est associée à un nourrissage adapté, est une solution éthique pour réduire les populations de pigeons de manière progressive, tout en respectant leur bien-être.
Exemples : Ixelles, Liège, Tongres, Louvain, Diepenbeek, Bruxelles, Braine-le-comte, Zele, AGFA Gevaert, etc.

Le pigeonnier contraceptif
Les projets de pigeonniers connaissent un succès important en Allemagne, aux Pays-Bas et en France, où ils sont devenus courants en ville. L’Angleterre a mis en place des pigeonniers sur les conseils du PiCaS (Pigeon Control Advisory Service)
En Belgique, certaines communes avaient souvent recours à des techniques violentes (captures, empoisonnements, etc.), qui présentent des résultats temporaires mais qui s'avèrent inefficaces à plus long terme.
Aujourd'hui, l'opinion publique a considérablement évolué à l'égard du bien-être animal : les citoyens attendent de leur collège communal qu'il utilise les méthodes les plus respectueuses des animaux pour contrôler les populations et éviter les nuisances.
L'emplacement ainsi que la construction/la conception du pigeonnier sont des critères auxquels il faut veiller. Il est en effet important que les pigeons trouvent l'infrastructure attrayante. Le contrôle des naissances à l'aide d'un pigeonnier contraceptif consiste à enlever les œufs qui y sont pondus. L'efficacité de cette méthode a été démontrée par des études universitaires ainsi que par des expériences sur le terrain. Récemment, Courcelles a mis en place cette méthode de gestion.
L'installation d'un pigeonnier est un investissement unique, contrairement aux opérations de capture et de mise à mort, qui occasionnent des frais chaque année. Le coût de l'investissement peut également être réduit en utilisant un monument ou une construction existante. Il est par exemple possible d'installer le pigeonnier au dernier étage d'un bâtiment situé dans une « zone de nuisance ».
Conclusion : le pigeonnier n'est pas la solution la plus onéreuse. Sur le long terme, les méthodes invasives et violentes sont plus coûteuses puisqu'elles présentent une faible efficacité, en plus de leur impact négatif sur le bien-être des oiseaux. Il est aussi possible de réduire le coût du pigeonnier en faisant appel à des bénévoles, mais soulignons tout de même l'importance d'également recourir au personnel communal, dont les connaissances sont indispensables à une bonne gestion du pigeonnier.
Exemple : Courcelles

L'importance d'une bonne communication avec les citoyens qui nourrissent les pigeons
Comme nous l'avons déjà mentionné à propos du pigeonnier contraceptif, il est très important d'impliquer les habitants dans le contrôle de la population de pigeons en ville. La simple interdiction du nourrissage n’est généralement pas une mesure efficace et peut même être contre-productive si elle n’est pas accompagnée d’alternatives encadrées.
Dans la pratique, on constate que les citoyens sont davantage disposés à suivre les consignes lorsque la commune ou la ville informe les habitants sur le fait qu'elle travaille sur un projet visant à limiter les populations de pigeons et à les maintenir en bonne santé. Cette sensibilisation permet ainsi de réduire la quantité de nourriture disponible en rue, de sorte que les pigeons ne trouvent de la nourriture adaptée que dans les endroits appropriés.
Les populations de pigeons s'autorégulent en fonction de la quantité de nourriture disponible. S'il trouve suffisamment à manger, un couple adulte se reproduit quatre à six fois par an. Lorsque l'offre alimentaire disponible diminue, les couples adultes ne se reproduisent qu'une ou deux fois par an, voire pas du tout.
Une alimentation incontrôlée est souvent la cause principale de la surpopulation de pigeons. Pour y remédier efficacement, il est donc essentiel de sensibiliser la population et de mettre en place un nourrissage encadré.
Informer les citoyens sur l’importance d’un nourrissage contrôlé peut les inciter à s’impliquer activement, notamment en participant aux projets de pigeonniers contraceptifs ou en respectant les zones prévues pour nourrir les pigeons. Cette approche permet de garantir que les oiseaux reçoivent une alimentation adaptée à leurs besoins nutritionnels, tout en réduisant les nuisances liées à la présence de restes alimentaires dans les espaces publics. En fournissant des graines au lieu de déchets ou des restes de nourriture, on contribue à la fois à la propreté urbaine et à une gestion plus éthique des populations de pigeons.
Des rues propres et sans déchets
En ville, les pigeons sont très dépendants de la nourriture laissée en rue. En limitant au maximum les déchets et en créant des lieux de nourrissage fixes, comme le pigeonnier, il est possible de réduire la population de pigeons et de la rendre plus saine, à un endroit choisi par la ville/commune..
Au même titre que certaines autres espèces, les pigeons dans les villes sont très dépendants de la nourriture laissée en rue. En outre, les aliments avariés ou inadaptés rendent les animaux malades. En limitant au maximum les déchets et en créant des lieux de nourrissage fixes, comme le pigeonnier, il est possible de réduire la population de pigeons et de la rendre plus saine, à un endroit choisi par la ville/commune.