
Tournant éthique pour deux parcs animaliers : les animaux « excédentaires » ne seront plus tués
Désormais, le Zoo d'Anvers et le parc animalier de Planckendael appliqueront une politique de no kill à l'égard de leurs animaux « excédentaires ». Cela signifie que les animaux en bonne santé qui posent un problème dans le cadre du programme de reproduction ne seront plus abattus et donnés en nourriture aux prédateurs. Cette décision est inscrite dans une charte, rédigée en concertation avec GAIA et présentée aujourd'hui à la presse au Zoo d'Anvers, en présence de Ben Weyts (N-VA), le ministre flamand du Bien-être animal. Celui-ci avait insisté pour que les deux parties se concertent sur la problématique afin de trouver une solution. Michel Vandenbosch, le président de GAIA, commente : « Cette décision est une première en Europe, et j'espère qu'elle servira d'exemple. »
L'année dernière, une onde de choc traversait la Belgique : GAIA révélait comment le parc animalier de Planckendael avait mis à mort une algazelle et deux bisons – en bonne santé et âgés d'un an à peine – avant de donner les carcasses en pâture à d'autres animaux ; une pratique jugée inadmissible par GAIA. En 2014, c'était le Zoo de Copenhague qui était sous le feu de la critique, après avoir abattu le girafon Marius, et donné la dépouille en nourriture pour les prédateurs sous les yeux des enfants qui visitaient le zoo. Les dénonciations de GAIA n'ont cependant pas laissé Dries Herpoelaert de marbre. Le directeur général de la Société Royale de Zoologie d'Anvers (KMDA), qui gère le Zoo d'Anvers ainsi que Planckendael, a invité GAIA pour discuter de la problématique. L'organisation de défense des animaux a répondu positivement à l'appel. Les échanges entre Dries Herpoelaert, Linda Van Elsacker (directrice Recherche et Développement de la KMDA) et Ilse Seghers (Porte-parole de la KMDA) d'une part, et Michel Vandenbosch (Président de GAIA) et Ann De Greef (Directrice de GAIA) d'autre part, ont abouti à la charte sur la politique de no kill décidée en commun.
Assumer ses responsabilités
« Les deux parcs animaliers s'engagent à limiter à un minimum absolu le nombre d'animaux excédentaires dans le programme d'élevage, et à chercher activement des méthodes pour abaisser cette limite en continu », souligne Dries Herpoelaert. « Le Zoo d'Anvers et Planckendael ont décidé de ne plus appliquer de mise à mort, et de mener désormais une politique de no kill pour gérer ses groupes d'animaux », explique le directeur général des parcs animaliers. « C'est une manière pour nous d'assumer nos responsabilités de société. »
Dans le cas où le Zoo d'Anvers et/ou Planckendael doi(ven)t exceptionnellement faire face à un problème lié à un animal, la charte prévoit quatre options :
- le placement de l'animal en question dans un autre parc animalier, affilié à l'EAZA (European Association of Zoos and Aquaria) et dont les conditions de détention conviennent aux besoins de l'animal ;
- le placement dans un enclos du Zoo d'Anvers ou de Planckendael qui convient aux besoins de l'animal en question ;
- la réintroduction dans la nature ;
- la prise en charge dans un centre d'accueil qui garantit de bonnes conditions de placement.
Suivre l'exemple
Ben Weyts, le ministre flamand du Bien-être animal, se dit satisfait du résultat : « A l'issue d'un dialogue constructif, les deux parties ont atteint un résultat qui va incontestablement dans le sens du bien-être animal. » Michel Vandenbosch conclut : « Grâce à cette concertation, des animaux seront épargnés. Malgré l'opposition justifiée du grand public, d'autres parcs animaliers continuent de mettre à mort leurs animaux « excédentaires ». GAIA espère qu'ils suivront l'exemple du Zoo d'Anvers et de Planckendael, et qu'ils mettront également en place du politique de no kill. »
Cette nouvelle politique du Zoo d'Anvers et de Planckedael sera évaluée tous les trois ans avec GAIA et le ministre flamand du Bien-être animal, avec une première échéance en 2019.