Les organisations de défense des animaux GAIA, Bont Voor Dieren (Pays-Bas) et LAV (Italie) ont chargé le bureau d'étude CE Delft de réaliser une étude environnementale comparative entre des produits en fourrure et des produits en fourrure d'imitation. Résultat : pour un grand nombre d'effets environnementaux, la vraie s'avère dix fois plus nocive pour l'environnement que la fausse. La fourrure n'a donc rien d'un produit écologique. Outre l'importante souffrance animale induite par la production de fourrure, son impact environnemental constitue donc un argument supplémentaire pour interdire l'élevage d'animaux à fourrure.
Pour les besoins de l'étude, plusieurs articles ont fait l'objet d'une comparaison entre eux: un manteau en vraie fourrure par rapport à un manteau en fourrure d'imitation, ainsi qu'un col en vraie fourrure par rapport à un col en fausse fourrure. Afin d'éviter les discussions sur d'éventuelles hypothèses adoptées et les conditions de l'étude, CE Delft a pris en compte le scénario le plus bas pour la vraie fourrure, et le scénario le plus haut pour l'imitation. Mais même en partant de ces scénarios, d'importantes différences ont été constatées dans l'impact sur l'environnement des produits.
L'imitation plus écologique que la fourrure
Au regard des 18 effets sur l'environnement étudiés, les cols en vraie fourrure sont plus nocifs que les cols en fourrure d'imitation, souvent jusqu'à 10 fois. Souvent, l'industrie avance que les manteaux en fourrure ont une durée de vie bien plus longue que les manteaux en fausse fourrure. Elle affirme ainsi que la vraie dure 5 fois plus longtemps, ce qui en ferait un produit écologique. En rassemblant tous les effets environnementaux en un seul indicateur, on constate que cette affirmation est erronée : même en tenant compte du scénario le plus élevé pour la fourrure d'imitation, les cinq manteaux de fausse fourrure s'avèrent moins nocifs.
Tous les arguments sur la table
La semaine dernière, le Parlement a enfin entamé le débat sur une interdiction de l'élevage d'animaux à fourrure. Des propositions de loi du cdH, d'Ecolo, de Groen et du sp.a (cosignée par le PS et le MR) ont été introduites à cet effet. Mercredi passé, les premières auditions ont eu lieu à la Commission Santé publique de la Chambre. Ann De Greef, directrice de GAIA, explique : « Tous les arguments en faveur d'une interdiction de l'élevage d'animaux pour la fourrure sont maintenant sur la table. Outre l'aspect éthique, qui nous dicte combien la détention et l'abattage d'animaux juste pour leur fourrure représentent aujourd'hui une pratique immorale, il y a désormais aussi l'aspect environnemental, apporté par les résultats de ce rapport. Un argument supplémentaire pour voter en Belgique l'interdiction de ces élevages, et suivre ainsi l'exemple de nombreux autres pays qui appliquent déjà une telle mesure. »
Opter pour l'imitation
Précédemment, GAIA, LAV et Bont voor Dieren avaient commandité une étude sur la différence d'impact environnemental entre la fourrure et d'autres types de textiles. Les résultats sur l'impact climatique indiquaient que 1 kg de fourrure est 5 fois plus nocif pour le climat que 1 kg de laine, et 20 fois plus nocif que 1 kg de polyester. Aujourd'hui, à travers les conclusions de cette nouvelle étude (Natural Mink Fur and Faux Fur Products, an environmental comparison), GAIA, Bont voor Dieren et LAV ont pu démontrer que si l'on tient quand même à porter de la fourrure, il est bien moins nocif d'opter pour de la fausse.