
CONSTRUIRE ENSEMBLE L'AVENIR DES ANIMAUX
Michel Vandenbosch, 20 ans GAIA, Anvers, 10 juin 2012
Chers amis, chères amies, si il y a 20 ans, quelqu'un avait dit que les courses de chevaux en rue de Sint-Eloois-Winkel vivaient leurs dernières heures, qu'elles seraient bientôt interdites pour être remplacées par un événement de démonstration de trot hippique, bien plus innocent, cette personne aurait provoqué l'hilarité générale.
Si, il y a vingt ans, quelqu'un avait annoncé aux organisateurs des courses de Waregem qu'il faudrait un jour supprimer une série d'obstacles et en modifier d'autres, que les véhicules d'abattoirs disparaîtraient du parcours, que le nombre de chevaux participants serait drastiquement diminué, que les conditions de validation des vétérinaires à l'égard des chevaux de courses seraient bien plus strictes et que des enquêteurs de GAIA se posteraient à proximité de chaque obstacle, armés d'une caméra, afin que les 4, 5 décès habituels de chevaux sur 20 minutes de temps appartiennent au passé, ils auraient ricané de tant de prétention, de tant de fantaisie. Si il y a 20 ans quelqu'un avait dit aux marchands d'animaux que la vente de chiens et de chats sur les marchés serait un jour interdite, on lui aurait ri au nez. Si quelqu'un leur avait prédit que plusieurs animaleries allaient mettre la clé sous la porte en raison d'une loi leur interdisant de vendre et d'exposer des chiens et des chats, ils l'auraient pris pour un demeuré. Et si l'on avait dit aux éleveurs intensifs de chiens que les exploitants d'une ferme à chiots à Sint-Lievens-Houtem seraient jugés pour maltraitance animale grave et qu'ils se verraient interdire l'élevage de chiens, ils ne l'auraient tout simplement pas cru. Les chasseurs n'y auraient pas cru davantage si on leur avait prédit l'interdiction, en Flandre comme en Wallonie, de la chasse aux chats harets.
Les propriétaires du zoo de Zwartberg, de Wazoo ou encore du zoo de Lochristi se seraient esclaffés si on les avait prévenus qu'ils devraient un jour fermer leur zoo privé, ou comme dans le cas du parc Meli, renoncer à la détention d'animaux sauvages. Personne n'aurait pu prévoir que les courses d'ânes, de chameaux, d'autruches et que d'autres aberrations folkloriques impliquant des animaux seraient un jour interdites ou supprimées. Il y a 20 ans, si quelqu'un avait dit aux éleveurs de poules pondeuses que les cages de batterie classiques seraient un jour interdites dans toute l'Union européenne, et que tous les supermarchés belges s'engageraient à ne plus vendre que des œufs frais issus d'élevages hors cages, ils lui auraient ri au nez. Et si il ou elle avait ajouté que Colruyt, Vandemoortele et Devos Lemmens cesseraient d'employer des œufs de poules en cages dans leurs mayonnaises, sauces, biscuits, pâtes et autres, ils auraient continué de plus belle.
Les éleveurs de porcs se seraient posés des questions sur la santé mentale de leur interlocuteur si on leur avait annoncé que des campagnes seraient menées contre la castration des porcelets. Et surtout que Colruyt et Lidl cesseraient un jour de vendre de la viande de porcs castrés. Le Ministre-Président flamand n'aurait jamais imaginé il y a 20 ans qu'il serait un jour – certes symboliquement – castré à vif devant son cabinet. Et il n'aurait certainement jamais pensé recevoir peu après un cadeau d'anniversaire de la part de GAIA, accompagné d'un récital contre la castration des porcelets par le chanteur d'opéra Koen Crucke. Et qui aurait pu prévoir que le 9 septembre de l'année dernière, 10 000 hommes laisseraient le caleçon au placard le temps d'une journée, en solidarité avec les 5 millions de porcelets castrés chaque année dans notre pays.
Et en 1992, lorsqu'Ann De Greef et moi avons porté GAIA sur les fonts baptismaux, qui aurait pu penser qu'aux côtés de nos chers amis d'Animaux en Péril nous parviendrions a faire abolir en l'espace de trois semaines le cruel marché aux chevaux de la Place de la Duchesse a Molenbeek, qui était vieux de 100 ans ? Certainement pas le bourgmestre Philippe Moureaux, qui, lors de la signature entérinant l'interdiction du marché, se tourna vers moi et m'adressa cette remarque mémorable : « Mais vous êtes quand-même le roi des emmerdeurs. » Un titre honorifique que je porte avec beaucoup de dignité.
Si quelqu'un avait annoncé aux bourreaux d'animaux des marchés d'Anderlecht et de Ciney que leurs méfaits seraient dévoilés, que la cruauté avec laquelle ils traitaient le bétail chaque semaine serait mise au jour, ils n'y auraient accordé aucun crédit. Et si on avait ajouté que 5000 personnes manifesteraient leur indignation devant le Palais de justice de Bruxelles contre l'acquittement des marchands de bétail anderlechtois poursuivis, que les bourreaux de Ciney seraient finalement reconnus coupables de maltraitance animale, et que suite à toutes ces actions, les marchés au bétail, aux chevaux et au petit bétail d'Anderlecht seraient fermé, je ne sais pas comment il ou elle s'en serait sorti(e).
En 2004, j'ai fait une promesse à la banquise du nord du Canada. J'ai juré à ce phoque, mon ami que j'ai baptisé Jimmie, que GAIA ferait tout ce qui est en son pouvoir contre ces abattages cruels, l'inhumaine chasse aux phoques, dont j'ai été témoin. Je pense pouvoir dire que nous avons tenu cette promesse. Le compte-rendu que nous avons fait de cette expérience auprès des ministres en charge a ouvert la voie vers l'interdiction belge de la commercialisation de produits dérivés du phoque. Une interdiction approuvée unanimement au parlement, un soir de 2007 après notre conférence de presse, où étaient présents les trois ministres en charge. Et ce malgré l'énorme pression du Canada.
Nous avons cherché et trouvé des partenaires au sein d'autres Etats membres de l'UE, afin que l'exemple de la Belgique soit suivi. L'année suivante, nous organisions une manifestation internationale à Bruxelles avec le soutien de Brigitte Bardot et de Paul McCartney. Et en 2009, l'interdiction belge était généralisée à toute l'Union européenne, qui décida de fermer ses frontières a tous les produits dérivés de la chasse commerciale aux phoques.
Cette interdiction européenne a déjà permis d'épargner des centaines de milliers de phoques. Elle a marqué un véritable tournant dans ce dossier. « I know you and I don't like you » (« Je vous connais et je ne vous aime pas »), m'a lancé le représentant canadien des chasseurs de phoques à l'issue de notre conférence de presse en faveur d'une interdiction européenne. Cet homme avait compris. Il savait qu'il était témoin du début de la fin de la chasse aux phoques. Depuis, la Russie a suivi l'exemple de l'Union européenne. Ce n'est qu'une question de temps, car chers amis j'en suis convaincu : la fin de la chasse aux phoques aura bien lieu.
Oui, chers amis, nous pouvons être fiers des résultats qu'ensemble nous avons atteints pour les phoques. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons réalisé ces 20 dernières années pour bien d'autres animaux. Nous avons mis un terme à plusieurs traditions cruelles. Nous avons traîné et fait condamner les éleveurs de coqs de combat devant les tribunaux. Nous avons traîné et fait condamner les violeurs de poneys – vous entendez bien, violeurs de poneys – devant les tribunaux. Nous avons amené une meilleure réglementation sur la protection des animaux. Nous avons fait voter des lois pour les animaux utilisés – ou plutôt exploités – dans les cirques. Nous avons fait respecter les lois existantes et nouvelles sur le bien-être animal. Nous avons fait en sorte que des infractions soient enrayées et punies. Nous avons fait changer les lois pour empêcher à l'avenir de nouveaux acquittements scandaleux de bourreaux avérés d'animaux.
Nous avons amené les ministres, Ministres-présidents et Premiers ministres devant leurs responsabilités. Nous les avons incité à agir et prendre des mesures contre la maltraitance structurelle. Et dans un souci d'efficacité, comme vous avez pu le voir, nous n'avons pas hésité à castrer l'un d'entre eux. Nous avons rappelé aux bourgmestres leurs devoirs envers les animaux. Nous avons fait en sorte que Jean-Luc Dehaene, en tant que bourgmestre de Vilvorde, applique l'interdiction des abattages rituels a domicile, pour ne citer qu'un exemple.
Nous avons convaincu les administrations communales de l'intérêt, de l'importance et de la nécessité de désigner un échevin du bien-être animal, afin de mener à un niveau local une politique en la matière qui soit bénéfique aux animaux comme aux hommes. Ensemble avec d'autres associations, nous avons persuadé 226 villes et communes belges de mettre en place une politique de stérilisation des chats errants. Et elles sont près de 130 à ne plus accepter les cirques avec animaux sauvages sur leur territoire. Grâce à nos demandes. Deux députés du bien-être animal, l'un au Brabant-flamand, l'autre au Limbourg, dispensent une politique attentive aux animaux au niveau provincial.
Une promotion assurée par Marylin Monroe, Elvis et Arnold Schwarzenegger. Qui aurait imaginé il y a 20 ans qu'en 2011, toutes les chaînes de supermarchés belges, à une exception près, mettraient en vente le Faux Gras de GAIA, notre alternative au foie gras, 100 % respectueuse des animaux. Personne, pas même Ann et moi.
On nous a matraqués de critiques, agressés verbalement et physiquement, accusés sans fondement, on a fait de nous des boucs émissaires, des ennemis publics numéro 1. On a tout essayé. Mais on ne nous a pas fait plier. « On peut être pour ou contre GAIA. Mais lorsqu'il est question de bien-être animal, on ne peut faire l'impasse sur GAIA. GAIA est incontournable. » Ce sont les mots du représentant permanent de la Belgique à l'Union européenne.
Oui, chers amis, nous pouvons être fiers de ce que nous avons déjà obtenu pour les animaux. Pour cette occasion, j'ai pris la peine de quantifier les résultats atteints depuis le programme initial de 1992. Et j'arrive à un pourcentage de 70 %. 68 % pour être plus précis. Presque 7 sur 10. Peu de partis politiques peuvent en dire autant. En outre, de nouveaux objectifs – en Belgique comme à l'étranger – ont depuis lors été fixés, et nous les avons partiellement voire totalement atteints.
Oui, nous pouvons être fiers de toutes ces avancées. En 20 ans nous avons fait de la Belgique un pays moins cruel et plus sensible à la cause animale. Mais il serait une erreur d'en être aveuglés. De nous reposer sur nos lauriers. Ensemble, nous devons continuer à mettre tous nos efforts dans les résultats que nous n'avons pas encore atteints. Il nous faut maintenant aller de l'avant. Il nous faut poursuivre le combat.
Le chemin suivi par GAIA pour le bien-être et les droits des animaux est loin d'être le plus évident. Sur cette route, nous trouverons régulièrement des obstacles dressés par certains pouvoirs et forces au sein de la société, qui tenteront de nous ralentir et d'empêcher notre avancée. Pourtant, c'est bel et bien le chemin du progrès, qui nous mène au fur et à mesure vers des améliorations primordiales du sort des plus faibles parmi les plus faibles.
Voilà le chemin suivi par GAIA, le chemin qui tend à continuellement rapprocher la société de nos idéaux. Souvent étape par étape. Progressivement. Parfois par grandes enjambées, parfois par saccades. Mais toujours en donnant le meilleur de nous-mêmes et en essayant d'obtenir le maximum pour les animaux. Voilà le chemin suivi par GAIA. Voilà notre voie.
La route est encore longue. Mais cela ne nous effraie pas le moins du monde. Nous sommes les avocats des animaux, et avons le devoir envers nos protégés de relever, à bras le corps, le défi de ces vingt prochaines années... avec autant de courage et de persévérance que lors des vingt années écoulées. Madame Onkelinx l'a souligné dans son allocution d'ouverture : le courage et la persévérance. C'est en effet l'alliage essentiel dont est composée la clé qui nous ouvre les portes du changement et du progrès. Deux composantes principales se retrouvent dans l'ADN de GAIA. Le courage. La persévérance. C'est inscrit dans nos gènes.
Le courage et la persévérance, voilà deux ingrédients indispensables qui font tourner le moteur de notre engagement. Des attributs pour lesquels nos protégés ont souvent été une source d'inspiration. A l'image de Maaike, le singe survivant du roi. En 1985, le Roi Baudouin recevait de quelques dirigeants zaïrois trois jeunes chimpanzés, davantage morts que vivants. Un présent parfaitement illégal. Je découvris et dévoilai le scandale, qui déclencha un flot d'indignation international. Seuls 2 chimpanzés arrivèrent dans notre pays. Ils furent amenés du Palais Royal jusqu'au Zoo d'Anvers. Un seul survécu à toutes ces privations : Maaike. Grâce à Maaike, je pris la décision qui changea ma vie. 15 ans plus tard, elle était à nouveau dans le besoin. Suite à une affection de la peau, elle avait été séparée de ses congénères et était enfermée depuis un an, seule dans une cage. Ce qui correspond plus ou moins au pire traitement que l'on peut infliger à un chimpanzé. Un informateur me mit au courant de cette situation, et nous révélâmes un nouveau scandale, avec Maaike dans le rôle de la victime. La réponse à notre demande fut rapidement donnée : le jour même, Maaike était à nouveau placée parmi ses congénères. Du courage et de la persévérance. Des qualités dont Maaike n'était pas dépourvue pendant cette année d'isolement.
Bastien, un mangabey a crête blanche, a également fait montre d'une belle dose de courage et de persévérance. Enfermé pendant des années dans une cage dans le garage d'un particulier, Ann et moi avons finalement réussi à le libérer et à l'amener à la fondation Aap.
Du courage et de la persévérance, nous en avons aussi trouvés chez Antoine, un autre singe qu'Ann et moi avons sorti d'une cave avec sa sœur Prudence. Les deux animaux y étaient restés enfermés pendant cinq ans, et se trouvaient sur un monticule de déchets et de déjections accumulés. Lourdement traumatisé, Antoine a eu pendant 20 ans tout le mal du monde pour cohabiter avec d'autres chimpanzés à la Fondation Aap. Jusqu'à l'année dernière, lorsque j'ai vu, les larmes aux yeux, Antoine et son ami se serrer dans les bras. Enfin. Antoine avait fini par trouver un ami. Un congénère avec qui il s'entend vraiment et se sent en sécurité.
Du courage et de la persévérance, c'est tout ce que je souhaite à Mojo, l'infortuné chimpanzé que nous avons libéré au début de l'année passée d'une petite case à l'intérieur d'un garage. Mojo vit à présent à la Fondation Aap, où il peut se dépenser à l'extérieur, grimper aux branches... Mais Mojo a également beaucoup de mal à s'adapter à ses congénères. Le courant ne passe pas. Pas encore. Mais peu importe le temps que ça prendra, je suis sûr que tout s'arrangera pour un chimpanzé comme Mojo, qui pendant 30 ans a connu et survécu à l'injustice de cet enfermement.
L'exemple même du courage, je l'ai rencontré chez un bébé phoque. C'était en 2004 au nord du Canada, lorsque j'ai été témoin de la pratique de la chasse aux phoques. Il est apparu derrière un bloc de glace. Je l'ai vu ramper vers le colosse qui avait abattu sans pitié toute sa famille. Tout à coup, il a ouvert sa gueule et s'est mis à grogner comme un chien. Le chasseur a fait face au bébé phoque, qui a alors fait un mouvement de recul... pour ensuite ré-avancer et reprendre ses grognements. S'ensuivirent plusieurs mouvements de recul puis d'intimidation, jusqu'à ce qu'Attila Le Chasseur lève son hakapik et menace de l'abattre sur la tête de l'animal. Mais celui-ci n'avait pas encore capitulé. En arrière, en avant, toujours avec ses grognements de défense. Je craignais que sa dernière heure ne fût arrivée. Mais le chasseur lui a finalement intimé d'un geste de la main à « fermer son clapet » et a décidé tel un empereur romain de le laisser vivre. Lorsque le courage menace de m'abandonner, je repense à ce bébé phoque qui, au mépris de sa propre vie, a fait montre d'une persévérance et d'un courage admirables. Tel un mini David contre un Goliath colossal, le bébé phoque a remporté le combat.
Dans les moments difficiles, je pense à Chipie et Tasha, qui ont toujours su me remettre d'aplomb, grâce à leur candeur, leur côté joueur. Combien de fois ne les ai-je pas observées dans leur sommeil, tandis que plongée dans un rêve, elles aboyaient doucement ou faisaient des mouvements de la patte. Je m'amusais à imaginer de quoi elles rêvaient. De quoi les chevaux rêvent-ils ? Et ce chaton ? Et cette vache ? Certainement pas du marché au bétail d'Anderlecht. Et ce mouton ? De toute sauf de la Fête du Sacrifice. De quoi rêvent cette mère et son petit ? Certainement pas d'une vie misérable derrière les barreaux d'une cage de cirque. De l'un et de l'autre, sans doute. Et sans doute que votre chien ou votre chat rêve de vous. Dans leurs rêves, les animaux revivent leur journée passée. Tout comme nous. Mais nous, nous pouvons faire un petit quelque chose en plus. Quelque chose de formidable. Nous pouvons rêver à la place des animaux. Nous pouvons rêver pour eux. Rêver d'un monde meilleur pour les animaux, que nous défendons contre l'injustice et la maltraitance. Voilà les rêves que nous caressons.
Nous ne sommes pas seuls, dans cette aventure. Outre nos bénévoles, nos collaborateurs, nos membres à l'assemblée générale et au conseil d'administration, nos membres donateurs et nos sympathisants, je tiens à remercier chaleureusement une série de personnes : Ann, Marlies, Lies, Jean-Marc et les esprits créatifs chez notre bureau de communication Famous, qui ont signé entre autres l'affiche à l'effigie de Jean-Claude Van Damme et la campagne « Laissez-les pendouiller » contre la castration des porcelets. Merci pour votre savoir-faire et pour votre enthousiasme. Jean-Marc Montegnies d'Animaux en Péril, merci pour ton aide. Dirk Blanchart, ta mentalité de pit-bull a déjà permis de sauver de nombreux animaux en état de négligence. Marleen Elsen et Nathalie de la Chaîne Bleue Mondiale. Vous êtes toujours prêtes à rejoindre les campagnes de GAIA. Merci pour les milliers de signatures que vous avez pu récolter, merci pour votre solidarité et votre soutien, par exemple au sein du Conseil du Bien-être Animal. Danny Flies de la Coalition Anti Vivisection. Un autre bel exemple de pugnacité. Dès que Danny met la main sur un dossier contre l'expérimentation animale, il ne le lâche plus. De nombreux expérimentateurs en ont fait l'expérience. Olga et Georges de la Fondation Gaillard. Merci de tout cœur.
Pour finir, quelqu'un que j'ai, au fil des années, eu l'occasion d'apprécier de plus en plus. Sans ses efforts, sa persévérance dans des moments particulièrement difficiles, sans son soutien indispensable, nous n'aurions jamais pu accomplir ces changements radicaux, ces améliorations révolutionnaires pour le bien-être des bovidés et des chevaux au marché de Sint-Lievens-Houtem. L'homme dont je parle est un ancien membre de la brigade d'intervention spéciale de l'ancienne gendarmerie, qui fait ses preuves contre la mafia des hormones. Un agent de police à l'expérience éloquente. Même pour tout l'or du monde, il n'aurait pas raté les 20 ans de GAIA. Il part à la retraite mais nous apportera toujours son aide au marché de Sint-Lievens-Houtem. Ludo, merci.
C'est également grâce au soutien de célébrités – wallonnes, flamandes et internationales telles que Jean-Claude Van Damme – que ces avancées ont été possibles. Mais avant toute chose, c'est grâce à votre action, à tous vos courriels envoyés aux politiques du pays dans le cadre de notre action courrier qu'une majorité politique en faveur de l'interdiction de l'élevage d'animaux pour la fourrure a pris forme. Nous avons empêché l'installation de ce qui aurait été le premier élevage de visons wallon. Nous avons empêché l'extension considérable d'un autre élevage de visons, en Flandre-Occidentale. Le combat n'est pas encore gagné mais de belles avancées ont été accomplies vers la fin de cette pratique qui coûte la vie à 150 000 de ces animaux sauvages chaque année rien qu'en Belgique. Dans l'unique but de faire des manteaux à partir de leur peau. Nous n'avons pas encore mis un terme à la castration des porcelets. Mais c'est un dossier dont nous nous sommes saisis et nous n'en démordrons pas tant que plus aucun porcelet ne sera castré en Belgique.
A gauche sur cette image, vous voyez Piet Vanthemse, le président du syndicat agricole flamand Boerenbond. Et la photo parle d'elle même : la dame à droite n'est pas du genre à se laisser faire. Cette dame, mes amis, est faite d'un acier bien trempé. Pour ce qui est du courage et de la persévérance, elle a déjà gagné ses galons. La question m'a taraudé à maintes reprises : si Ann De Greef n'était pas venue me trouver il y a 20 ans, est-ce que j'aurais fait le pas vers GAIA ? Une chose est sûre : sans Ann, GAIA n'aurait jamais pu accomplir tous ces résultats pendant ces 20 années. Sans Ann, GAIA n'aurait jamais atteint ce que nous avons réalisé en 20 ans. Pour Ann avec qui je forme depuis plus de 20 ans un tandem a toute épreuve dans notre combat, une femme extraordinaire qui plus d'une fois a semé la panique dans les rangs des éleveurs et bien d'autres, je vous demande un tonnerre d'applaudissements.
Quel chemin parcouru depuis la création de GAIA. Jour après jour ; 20 ans en arrière. Le jour de la révolution pour les animaux en Belgique est en marche, titrait un hebdomadaire de l'époque. Les deux photos suivantes donnent peut-être une image encore meilleure de l'évolution que nous avons connue. Le contraste entre la première, lorsque la gendarmerie a tenté par tous les moyens d'empêcher un sit-in devant l'entrée du cabinet du ministre de l'Agriculture. Et la deuxième, lors de mon allocution l'année dernière à l'occasion des 25 ans de la loi sur le bien-être animal au sein de l'hémicycle parlementaire.
L'union fait la force. Et plus l'union est grande, plus forte est la pression. Se battre ensemble pour une société toujours plus respectueuse des animaux. Œuvrer ensemble pour un monde toujours plus humain et plus juste. Parce que les animaux ne peuvent pas se défendre eux-mêmes de tout le mal qui leur est fait. Parce qu'ils en valent la peine.
Je ne sais pas ce que les 20 prochaines années réservent à GAIA. Je ne sais pas ce que nous allons trouver sur notre chemin. Je peux en revanche vous donner un aperçu des défis de ces 2 prochaines années.
- Nous ferons tout pour obtenir l'interdiction de l'élevage d'animaux pour la fourrure en Belgique. Comme c'est déjà le cas en Grande-Bretagne et en Autriche. Et avec le soutien d'une écrasante majorité de la population.
- Avec fermeté, nous allons continuer à réclamer la fin de la castration des porcelets. GAIA n'abandonnera pas, pas tant que des millions d'êtres innocents continueront à subir cette torture barbare.
- Nous continuerons à agir contre l'élevage de lapins de chair en cages de batterie. Ces élevages doivent être revus en profondeur, et nous y veillerons.
- La législation sur le commerce de chiens doit devenir beaucoup plus stricte. la volonté et l'intention du législateur doivent être appliquées à la lettre. La réglementation doit être rendue plus ferme contre l'importation de chiots en provenance d'Europe de l'est.
- Le plan chats. La stérilisation obligatoire des chats adoptés, vendus ou donnés, une mesure approuvée par le gouvernement, est cruellement insuffisante. Comme le plan chats le prévoyait, tous les chats domestiques doivent également être stérilisés. Un point qui n'a malheureusement pas été adopte lors du vote de ce plan au Conseil des ministres. Pour peu qu'ils aient un accès à l'extérieur, ces animaux donneront pourtant toujours naissance à de nombreux chatons, qui seront eux-mêmes abandonnés en masse dans les refuges. Stériliser tous les chats, ça veut dire tous les chats. Y compris les chats domestiques qui ne sont ni donnés ni vendus. La stérilisation obligatoire doit également les concerner, un point qui n'est pas repris clairement dans les nouvelles mesures adoptées par le gouvernement. Pour le bien de tous les chats, nous ferons tout pour changer cela.
- La régionalisation du bien-être animal, prévue après les élections régionales de 2014. Il est hors de question que la compétence du bien-être animal retombe dans le giron du ministère de l'Agriculture. Cela conduirait à un retour en arrière et à une impunité retrouvée pour le secteur de l'agriculture pour ne pas citer les marchands d'animaux qui auraient de nouveau les mains libres. Le bien-être animal sous l'Environnement. C'est accordable. Mais sous l'agriculture, jamais plus.
- Pour la fin de cette législature, GAIA veut que le politique prenne ses responsabilités. L'étourdissement doit être généralisé à toutes les formes d'abattage, sans exception. Assez de tergiversations. Il faut mettre un terme à cette souffrance animale parfaitement évitable, qui perdure davantage pour des raisons économiques que traditionnelles et religieuses, et qui frappe un nombre toujours plus grand d'animaux. La loi doit être modifiée : plus d'abattages rituels sans étourdissement.
Les enfants d'aujourd'hui sont l'avenir des animaux. C'est pourquoi GAIA propose également des animations dans les écoles afin de sensibiliser les plus jeunes au sort des animaux, et de les aider à développer leur empathie naturelle envers eux vers une attitude empreinte de respect.
Ce jeune garçon de 10 ans, membre de GAIA, montre le bon exemple. Il sauve les poules des cages de batterie, il organise des activités pédagogiques à l'école sur le Faux Gras de GAIA. En bref, Robbe montre la voie vers un meilleur avenir pour les animaux de demain. Ne jamais abandonner, ne jamais capituler, continuer pour que les animaux soient enfin respectés. C'est le crédo de GAIA, et la raison de sa fondation. Nous poursuivons le combat, mes amis. Il n'y a aucun doute là-dessus. Ensemble, déterminés, emplis d'espoir, nous continuons notre chemin. Le chemin de GAIA, un chemin qui surmonte les obstacles et abat les frontières. Et ensemble, nous irons bien plus loin encore pour nos protégés, les animaux.
Chers amis, chères amies, nous sommes le 10 juin 2012. L'avenir des animaux commence aujourd'hui. L'avenir des animaux commence aujourd'hui même. Pour tout votre soutien, votre engagement, votre confiance, je vous remercie du fond du cœur.
MICHEL VANDENBOSCH
Président de GAIA