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Porc
20 Janvier 2022

GAIA et Animal Rights se félicitent de cette bonne nouvelle pour le bien-être animal et l’environnement

 

Bruxelles, le 19 janvier 2022 – La ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) refuse le permis de la Debra-Freeze, de la Debra-Meat et de l’Exportslachthuis à Tielt pour l’extension des installations et des activités qui ramènerait la capacité d’abattage annuelle à 2 400 000 porcs (au lieu de 1 500 000 à présent), soit une augmentation de 60 %.

Le 10 juin 2021, la députation de la province de Flandre Occidentale a accordé un permis d'environnement pour l'extension de l'abattoir controversé. Les ASBL GAIA, Animal Rights, Natuurpunt, De Torenvalk et West-Vlaamse Milieufederatie ont alors fait appel de cette décision auprès de la ministre flamande de l'environnement Zuhal Demir.

Nuisances, effets sur l'homme et l'environnement et risques pour la sécurité externe

C'est en partie sur base de l'instruction ministérielle "KZD-13620" du 2 mai 2021 et des directives qui l'accompagnent que le permis est à présent refusé. Une hausse du nombre de porcs abattus pourrait engendrer une augmentation significative du nombre de "dépôts fertilisants" (dépôts d'azote), avec d’importantes conséquences négatives pour l’environnement.

L'arrêté ministériel conclut : « La demande a été examinée sur base des motifs d'évaluation de l'article 4.3.1 §2 du VCRO (le Codex flamand sur l’aménagement du territoire) et il en ressort que la demande doit être rejetée. »

Conclusion générale : défavorable, car « Les nuisances et les effets sur l’homme et l'environnement, ainsi que les risques pour la sécurité externe causés par le projet en question, ne peuvent être limités à un niveau acceptable. La demande, comme expliqué ci-dessus, n'est pas conforme aux dispositions légales, à la bonne planification locale et à son environnement immédiat. Il y a donc lieu de faire valoir les recours et de refuser le permis. »

Pas dupe

Le cœur de l’affaire portait sur l’affirmation de l’abattoir selon laquelle l’admission des porcs dans les parcs d’attente-où ils attendent la mort-n’entraînerait aucune émission d’azote. Mais à juste titre, la ministre Demir n’a accordé que peu de crédit à cette déclaration.

Michel Vandenbosch, président de GAIA, a déclaré : "Le plus important, c’est que le permis soit refusé, notamment en raison de la politique anti-azote du gouvernement flamand, cruciale pour notre environnement et notre avenir. L'idée que les porcs ne produiraient pas d'azote dans les enclos d'attente est bien sûr totalement absurde. La ministre n’a pas été dupe. L'extension envisagée par les demandeurs de permis frise la folie."

Ravie

Els Van Campenhout, coordinatrice de campagne chez Animal Rights, est également ravie : « Cela montre que la persévérance paie. Avec GAIA, nous nous battons depuis cinq ans contre l’abattoir de l’horreur à Tielt. Que des personnes reconnues coupables de maltraitance envers les animaux pensent à étendre leur activité, c’est le monde à l’envers ! Nous sommes contents que la ministre Demir ait mis un stop à cela. Quels que soient les prochains développements, Animal Rights continuera à lutter contre l'extension de cet horrible abattoir. »

Echoué

Maitre Anthony Godfroid, l’avocat de GAIA et d’Animal Rights dans cette affaire, ajoute : « L'abattoir d'exportation de Tielt a essayé par tous les moyens d’obtenir un permis. Au niveau local, ils ont réussi mais au niveau ministériel, ils ont échoué. Les projets mégalomanes de l'abattoir constituent une atteinte à l'environnement et sont absurdes, compte tenu des peines maximales prononcées par le tribunal correctionnel d'Ypres à l'encontre de l'abattoir le 19 décembre 2019, à l'issue du procès pour cruauté envers les animaux. Cette situation accablante avait été révélée grâce aux images réalisées par Animal Rights à l’intérieur de l’abattoir. Dans son arrêt, la Cour parle de graves lacunes. Il faut s'attendre à ce que l'abattoir poursuive la procédure judiciaire. Je me prépare donc à une procédure devant le Conseil des litiges relatifs aux permis. Là encore, mes clients GAIA et Animal Rights continueront d'intervenir pour empêcher la victoire de l’abattoir. Il faut également s'attendre à ce que l’abattoir propose de nouveaux plans et donc, potentiellement, recommencer la procédure. J'appelle les riverains à rester vigilants et à soumettre des objections. Enfin, il est important que l’AFSCA et l'Inspection flamande du bien-être animal continuent à inspecter cet abattoir avec une attention particulière. Cette année marque le triste cinquième anniversaire des images d'horreur de l'abattoir : l'abattoir de Tielt doit rester la plus haute priorité d'inspection pour ces deux autorités compétentes. »