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24 Avril 2023

Presque 9 millions d’animaux de laboratoire dans l’UE

Ce lundi, le 24 avril est la journée mondiale des animaux dans les laboratoires. Selon les dernières statistiques sur l’utilisation des animaux pour les expérimentations au sein de l’UE (+ Norvège), cela concernait presque 8,1 millions d’individus en 2020. Et la Belgique se classe 6ème parmi ces pays.

Cette journée représente une occasion pour GAIA de présenter les résultats d’une enquête sur l’expérimentation animale dans 8 pays membres ainsi que la Norvège et la Suisse. Cette enquête se base sur les opinions d’un échantillon de 1084 citoyens belges et a été réalisée par le bureau d'étude Savanta Com Res entre le 27 octobre et le 8 novembre 2022.

L’enquête a été commanditée par Eurogroup for Animals, l'organisation européenne qui regroupe plus de 70 organisations de défense des droits des animaux, donc GAIA. Le sondage a été réalisé en Italie, Allemagne, France, Espagne, Belgique, Suède, Pays-Bas, Suisse, Danemark et Norvège.

Les belges préoccupés par l’expérimentation animale

 

  • 77 % des Belges sont d'accord pour dire qu'il faut faire davantage pour remplacer complètement l'expérimentation animale dans la recherche scientifique et l'enseignement, ainsi que dans le domaine des tests toxicologiques (médicaments, produits chimiques, etc.). 17 % ne sont pas d'accord et 7 % ne savent pas. Ce résultat est les quatrième plus élevé (ex aequo avec les Pays-Bas), et ne se place que derrière l’Italie (82%) et l’Espagne (78%).

Les danois ne sont d’accord, à contrario, qu’à hauteur de 66%.

Moyenne : 75% et 6% ne sait pas.

  • 77 % des Belges sont d'accord pour que l'UE et ses États membres, avec la Norvège et la Suisse, développent une stratégie coordonnée pour une transition vers une recherche éthique et performante sans avoir recours aux animaux, y compris le domaine de tests toxicologiques et de l’enseignement. Il s'agit du cinquième pourcentage le plus élevé après l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la France, et devant la Suède (73 %) et les Pays-Bas (71 %).

16% des Belges répondent qu'ils ne sont pas d'accord et 8% ne savent pas.

Moyenne : 75%. Ne sait pas : 8%.

 

  • 74% des Belges pensent que l'UE devrait être le leader mondial dans la poursuite de la science et de l'innovation sans animaux, ce qui place la Belgique en cinquième position après l'Italie (84%), l'Espagne (82%), l'Allemagne (79%) et la France (74%). 1 Belge sur 5 n'est pas d'accord et 7 % ne savent pas. Avec 66 %, les Danois obtiennent le pourcentage le plus bas. 74% et ne savent pas : 8%. ​

 

  • 71% des Belges, ex aequo avec les Pays-Bas, se disent très préoccupés par l'utilisation d'animaux dans la recherche scientifique, l'enseignement et les tests de produits chimiques, de médicaments, etc. Cela place notre pays en cinquième position parmi les pays dans lesquels le sondage a été réalisé, après l'Allemagne 80%, l'Italie 79%, l'Espagne 76% et la France 74%. Le Danemark ferme la marche avec 61%.

23% des Belges interrogés ne sont pas très inquiets et 6% ne savaient pas.

Moyenne : 71 % . Ne sait pas : 8 %.

La Belgique 5ème plus grand commanditaire de tests sur les animaux dans l’UE (+ Norvège)

Selon les dernières statistiques sur l'utilisation d'animaux à des fins expérimentales dans les 27 États membres de l'UE + la Norvège, le nombre total d'animaux utilisés pour des expériences en 2020 s'élevait à 8 753 304 millions. La Belgique occupe toujours la sixième place sur la liste des pays ayant le plus recours à l'expérimentation animale (437 275), les Pays-Bas occupant la septième place (406 724). Le plus grand utilisateur d'animaux de laboratoire est l'Allemagne (1 897 640), suivie de la France (1 643 787) et de la Norvège (1 422 041). Viennent ensuite l'Espagne (732 831) et l'Italie (455 140). ​

Les mammifères

Le nombre total de mammifères utilisés pour une première expérience a diminué de 10 % par rapport à 2019. Le nombre de chiens utilisé a des fins expérimentales (première utilisation) a diminué de 16 %, passant de 10388 à 8716 (Belgique : 1519).

En revanche, le nombre de chats utilisés à des fins expérimentales a augmenté de 15 %, passant de 2140 à 2464. Le nombre de primates utilisés pour des expériences a diminué de 10 %, passant de 5319 à 4784 (Belgique : 36 en 2020). Les chevaux, ânes et croisements (+176 %), les bovins ( +16 %). Avec 3 879 691 souris (-10 %) et 655 155 rats (-16 %), ces rongeurs restent les plus utilisés pour les expériences.

L'utilisation totale d'animaux pour des expériences en 2020 dans les 27 États membres de l'UE + la Norvège s'élevait à 8 753 304 millions. 8 % de ce chiffre, soit 698 374, correspondaient à des animaux impliqués dans des modifications génétiques ou détenus à cette fin, mais qui n'étaient pas utilisés à d'autres fins. Les 8 054 930 restants, soit 92 %, correspondent donc au nombre d'expériences effectivement menées sur des animaux. ​

Douleur et souffrance

Selon les rapports des chercheurs, environ la moitié (47 %) de l'utilisation totale de près de 8,8 millions d'animaux pour des expériences dans l'UE et en Norvège a provoqué des douleurs et des souffrances modérées à sévères. Dans 10 % des expériences, 796750 animaux ont subi des douleurs et des souffrances sévères, tandis que 37 %, soit 3 006 764 animaux, ont subi des douleurs et des souffrances modérées.

"Je crains que ces taux de douleur ne soient sous-estimés", déclare Michel Vandenbosch, président de GAIA. "Les chercheurs ont parfois tendance à minimiser l'intensité de la douleur parce qu'ils en évaluent mal les manifestations ou ne les reconnaissent pas. Quoi qu'il en soit, avec près d'un demi-million d'animaux de laboratoire utilisés en 2020, il est grand temps que chacun des trois ministres régionaux du bien-être animal de notre pays prenne des mesures efficaces pour réduire drastiquement ce nombre. Pour GAIA, les priorités à cet égard sont les expériences douloureuses, l'utilisation de chiens, de chats et de primates, qui doivent absolument être réduites à zéro", précise Michel Vandenbosch, président de GAIA. "Cela ne change rien au fait que l'utilisation d'autres animaux de laboratoire et leur hébergement doivent également être abordés.

Un plan d'action avec des résultats tangibles

"Les ministres chargés du bien-être animal doivent élaborer un plan d'action concret assorti d'objectifs clairs. La politique doit être orientée et ajustée. Elle ne doit pas se limiter à un engagement vague, mais déboucher sur des résultats tangibles qui soutiennent et renforcent la transition vers la recherche scientifique sans animaux dans les trois régions, de sorte que l'objectif de la recherche sans animaux deviennent de plus en probable", conclut Michel Vandenbosch.