Action de GAIA
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Bruxelles, le 22 mai 2024 - À l'approche de la fin de la législature, l'association de défense des animaux GAIA a évalué les performances des trois ministres du Bien-être animal et leur a attribué une note sur vingt :  Céline Tellier (Wallonie) 12/20, Bernard Clerfayt (Bruxelles) 5/20, et Ben Weyts (Flandre) 14/20.
22 Mai 2024
Céline Tellier

12/20 - Pour Céline Tellier, un bilan satisfaisant 

La ministre wallonne du Bien-être animal Céline Tellier (Ecolo) a permis des progrès notables en ce qui concerne les animaux de compagnie, et ce avec trois mesures importantes : la réforme complète de l’élevage et du commerce d’animaux – comprenant l’interdiction de l’importation de chiots –, une législation encadrant l’élevage d’animaux hypertypés, et la mise en œuvre du permis de détention pour les animaux de compagnie.

Du côté des animaux exploités à des fins de production alimentaire, grâce à son travail, la réglementation wallonne concernant l’élevage de dindes est désormais nettement plus stricte que celle en vigueur en Flandre. De plus, dans le cadre de dossiers individuels, la ministre Tellier a par exemple refusé d’accorder une licence à un élevage intensif de saumons qui ambitionnait de produire pas moins de 300 000 saumons par an.

Cependant, elle n'a fait que la moitié du travail concernant l’abattage des poussins d’un jour, en interdisant leur broyage, mais pas leur gazage. Elle n'est pas non plus parvenue à interdire l'abattage à domicile et n’a pris aucune disposition concernant les conditions de détention des poulets de chair, qui représentent près de 50 millions d’individus élevés chaque année en Wallonie. Quant aux animaux de laboratoire, ils ont été pratiquement laissés pour compte en raison de l’absence de mesure efficace les concernant. Malgré son intention initiale de prendre des mesures concrètes dans ce domaine, elle n’a pas réussi à surmonter la forte pression du lobby de l'expérimentation animale.

Lors de son mandat, la législation relative aux animaux de compagnie s’est donc vue sensiblement améliorée, tandis que son bilan concernant les animaux utilisés à des fins de production alimentaire ou pour l’expérimentation animale est insuffisant.

La Ministre Tellier aura apporté à la Wallonie une réforme complète de l’élevage et du commerce d’animaux de compagnie, et aura aussi concrétisé le permis de détention. Deux mesures importantes qui impacteront des centaines de milliers d’animaux. Si le bilan est positif pour les animaux de compagnie, nous aurions souhaité le même dynamisme pour les autres animaux, qui sont des millions à attendre une amélioration de leurs conditions de vie.

Sebastien de Jonge
Directeur des opérations

La ministre Céline Tellier reçoit donc une note finale de 12/20 de la part de GAIA. 

Diplome de Clerfayt

5/20 - Pour Bernard Clerfayt, c’est un échec

Au début de son mandat, le ministre Bernard Clerfayt (DéFI) avait pourtant annoncé des ambitions assez larges en matière de bien-être animal. Mais en fin de compte, il n'a pas réussi à faire adopter par le Gouvernement ce qui devait être la mesure phare de son mandat : le Code bruxellois du bien-être animal.

L'incapacité du ministre Clerfayt à trouver une issue aux blocages du Parti Socialiste et à faire approuver ce Code par ses partenaires de la majorité a pesé lourd dans son bilan. En région bruxelloises, les quelques mesures prises comme l’interdiction des carrousels et des calèches avec des équidés sur l’ensemble du territoire bruxellois, ou encore l’instauration d’une liste positive des reptiles pouvant être détenus, permettent au ministre Clerfayt d’éviter un échec total.

GAIA attribue donc au ministre Clerfayt une note finale de 5/20.

Ben Weyts

14/20 - Ben Weyts obtient la mention très bien

Le ministre flamand du bien-être animal Ben Weyts (N-VA) a reçu une évaluation positive de la part de GAIA pour sa politique en matière de bien-être animal.

Ben Weyts, qui terminera bientôt son deuxième mandat en tant que ministre du Bien-être animal, a notamment interdit les manèges à poneys et retiré une soixantaine d’agréments à des usines à chiots. C’est à son initiative que le Gouvernement flamand a adopté des sanctions plus sévères en cas d’infractions (jusqu’à cinq ans d'emprisonnement et 800 000 euros d’amende (1,6 million d'euros en cas de récidive)) et élaboré le Code flamand du bien-être animal, que le parlement a récemment approuvé.

Ce Code contient des dispositions importantes telles que l'interdiction des systèmes de cages pour les poules pondeuses, l'interdiction de tuer des animaux à des fins folkloriques, l'obligation de fournir un abri aux animaux vivant à l’extérieur, l'interdiction d'élever des coqs de combat, l'interdiction des pièges à glu, le principe de « standstill » (qui empêche toute régression législative), l'obligation d'un service de police dédié aux animaux dans chaque zone de police, l'interdiction de l'abattage à domicile, etc.

Le ministre a cependant perdu des points en raison de certaines lacunes flagrantes dans ce Code. Plusieurs mesures telles que l'interdiction de l'abattage des poussins sont dépendantes des décisions du prochain gouvernement flamand. En outre, le Code n’inclut ni interdiction de la castration des porcelets (pas même une élimination progressive) ni politique de sortie de la captivité des dauphins, ce que GAIA déplore.  

Pour la législature 2019-2024, GAIA a attribué au ministre Ben Weyts une note de 14/20.

Je Vote Animaux

JeVoteAnimaux.be

En prévision des élections du 9 juin, GAIA a lancé le 16 mai dernier un nouveau site web : www.jevoteanimaux.be.

 Les électeurs peuvent y découvrir :

  • le positionnement des différents partis politiques concernant les thématiques majeures liées au bien-être animal ;
  • le Mémorandum 2024, qui reprend les priorités de GAIA en matière de protection animale pour la prochaine législature ;
  • une liste de candidats aux élections du 9 juin 2024 qui ont répondu de manière personnelle aux questions liées aux thématiques majeures.

Les rapports d’évaluation des trois ministres du Bien-être animal sont également disponibles sur jevoteanimaux.be.

Vous pouvez télécharger les rapports ici :