Hier a débuté à Bruxelles la Semaine Halal, un événement notamment financé par le gouvernement wallon. Au programme figurent entre autres une conférence sur l'éthique et un symposium scientifique, mais pas un mot sur l'abattage sans étourdissement. « Pour l'opinion publique, cette problématique est l'un des thèmes principaux du bien-être animal, et c'est pourtant ici un sujet apparemment tabou. C'est révoltant, d'autant plus que la Semaine Halal est financée en partie par l'argent du contribuable », commente Ann De Greef, la directrice de GAIA.
Censure
Les organisateurs de la Semaine Halal avaient initialement tenu compte de la demande de GAIA visant à placer à l'ordre du jour la question de l'abattage rituel sans étourdissement. Mais c'était sans compter sur l'intervention du ministre de l'Economie et du Commerce extérieur Jean-Claude Marcourt, qui s'y est opposé. Raison invoquée par le ministre : le bien-être animal est une compétence fédérale. Une fausse excuse, estime GAIA, d'autant plus que les gouvernements régionaux sont également impliqués dans les mesures portant sur les animaux d'élevage. « J'appelle ça de la censure. Pendant toute l'année, des dizaines de milliers d'animaux sont dans notre pays égorgés sans la moindre forme d'étourdissement, et l'opinion publique s'en soucie. Que les autorités wallonnes organisent un événement pour la promotion des produits halal est une chose, mais étouffer délibérément une question de société qui s'y rapporte pleinement, c'est inacceptable », explique Ann De Greef.
GAIA reçu par le ministre Haji Abdul Malik Kassim
Haji Abdul Malik Kassim, le ministre des Affaires religieuses de Malaisie, participe à la Semaine Halal dans notre pays. GAIA a eu l'occasion de s'entretenir longuement avec lui. En Malaisie, un pays dont plus de la moitié de la population est musulmane, l'étourdissement avant l'abattage des animaux est une pratique acceptée. Selon le ministre Kassim, l'étourdissement est conforme aux règles de l'islam. Il est grand temps que la Belgique interdise l'abattage rituel sans étourdissement. Plusieurs propositions de loi ont été introduites dans ce sens à la Chambre et au Sénat, et elles doivent désormais faire l'objet d'un vote, estime GAIA.