Le parquet de Louvain a réclamé à trois anciens membres de Reuzegom, un club d'étudiants attaché à la KUL et destiné aux anversois d'origine, de payer chacun une amende de 400 euros. Lors d'une virée, les trois individus s'étaient servis d'un porcelet vivant comme divertissement – comme en témoignait une vidéo diffusée sur leur page Facebook.
L'animal avait ensuite été abattu d'une balle dans la tête, puis les étudiants l'avaient embroché et rôti en lui mettant une cigarette en bouche. Le parquet leur a fait savoir que s'ils ne payaient pas l'amende, ils seraient poursuivis pour infractions à la loi sur le bien-être animal, plus précisément en raison de « logement inadapté et d'abattage illégal de porc » (en l'absence d'une déclaration d'abattage et d'un véhicule conforme). Le porcelet avait aussi été forcé de boire de l'antiseptique. Le parquet de Louvain a statué qu'il s'agissait bien de faits punissables par la loi, mais a décidé d'appliquer un arrangement à l'amiable. Les anciens étudiants ont accepté cet arrangement qui leur évite de comparaître devant le tribunal. GAIA avait porté plainte à l'encontre des auteurs et des personnes qui les accompagnaient, après avoir appris les faits en mars de l'année passée. Les images avaient suscité une vague d'indignation dans notre pays.
Maltraitances sur porcelet et lapins
L'affaire fut rendue publique lorsqu'un étudiant avertit GAIA que chaque membre de Reuzegom avait pour consigne de détenir un lapin dans son kot, avant de le tuer de ses propres mains à la fin de l'année. Cette sordide injonction s'inscrivait dans le rituel de baptême du club estudiantin. En creusant, GAIA avait aussi découvert la vidéo de la maltraitance du porcelet, qui engendra de nombreuses réactions indignées.
Charte
Le tribunal avait demandé au président de la Guilde Anversoise, dont dépend Reuzegom et d'autres associations d'étudiants, d'établir une charte interdisant l'utilisation d'animaux, et de se réunir avec GAIA à ce propos. Mais cette charte n'a jamais été finalisée, malgré plusieurs rappels de GAIA. Le dossier répressif comporte cependant une déclaration du président actuel de Reuzegom, Stefan Huyskens, par laquelle il s'engage personnellement à ne plus employer et/ou maltraiter des animaux vertébrés dans le cadre des activités de baptêmes, et à inciter les membres de son club à faire de même. Il est par ailleurs spécifié que les infractions à la loi sur le bien-être animal sont incompatibles avec la philosophie de Reuzegom.
« Ils s'en sortent bien, mais les faits sont punissables »
« Ces étudiants s'en sortent très bien avec cet arrangement à l'amiable de 400 euros », réagit le président de GAIA, Michel Vandenbosch. « Mais le parquet reconnaît tout de même qu'il s'agit de faits punissables. J'espère que les associations d'étudiants en tireront leurs conclusions et comprendront que la maltraitance animale sous couvert de baptême est inacceptable. »