Bruxelles, le 29 juillet 2013. Les chevaux roumains qui se retrouvent dans les assiettes des consommateurs belges sont maltraités. C'est le résultat d'une enquête que GAIA a menée en mai 2013 en Roumanie, le principal fournisseur de l'UE en viande chevaline. Les images tournées par l'organisation de défense des animaux sont choquantes : elles montrent des chevaux et des ânes émaciés et négligés, des chevaux battus brutalement au fouet... Les enquêteurs ont également filmé la méthode employée par les marchands pour tester la force des équidés : ils les obligent à tirer des blocs de béton ou des charrettes aux roues bloquées. En 2010 et 2011, GAIA avait déjà révélé les terribles conditions de vie des chevaux mexicains, brésiliens et argentins, destinés à la consommation belge.
Violence
Les chevaux envoyés aux abattoirs roumains sont utilisés pour les travaux agricoles et pour le transport. Les enquêteurs ont pu filmer le déroulement des « marchés » où les chevaux sont vendus. Ils ont été témoins des coups de fouets portés brutalement aux animaux, qui se poursuivent même lorsque le cheval est à terre. Les équidés sont transportés dans des remorques inadaptées, souvent sans protection contre les conditions météorologiques extrêmes. Le chargement des animaux s'accompagne également d'une grande violence.
Souffrance des chevaux argentins
En 2010, GAIA dévoilait les conditions de vie dramatiques des chevaux destinés à l'abattage au Mexique et au Brésil. Suite à ces révélations, Lidl a été – et est toujours – la première chaîne de supermarchés à cesser la vente de viande chevaline tant que des garanties suffisantes concernant le bien-être animal et la traçabilité de la viande ne peuvent être apportées. Colruyt et Makro ont quant à eux décidé de plutôt se fournir en viande chevaline de Roumanie. Carrefour, Renmans/Aldi et Delhaize ont eux banni la viande de chevaux mexicains et brésiliens mais tout en continuant à se fournir en Argentine. Pourtant, l'année suivante, GAIA a ramené d'Argentine des images accablantes, prouvant les graves maltraitances infligées sur les chevaux d'abattage de ce pays. L'organisation y a constaté des cas de négligences extrêmes de chevaux, qui souffrent de plaies infectées, de jambes brisées, de maigreur, d'attaques de chiens lors de chutes... L'équipe d'enquêteurs a suivi des transports d'animaux sur des distances dépassant 1500 km ou 20 heures de route, sans eau, nourriture ni pause. En outre, l'Argentine connaît un grave problème de vols de chevaux pour la production de viande. Les images : Cliquez ici
Pas de traçabilité
Contrairement aux bovidés, dont les lieux de naissance, d'élevage et d'abattage sont connus, la traçabilité de la viande chevaline d'Argentine et de Roumanie se limite à l'abattoir. Il n'y a pas de contrôle réalisé en amont. Les supermarchés peuvent-ils se permettre de continuer à vendre de la viande de chevaux dont l'origine ne peut pas être retrouvée ?
Cahier des charges de Chevideco : aucune garantie
En réaction à la campagne de GAIA, Chevideco, l'un des plus gros importateurs belges de viande chevaline, a introduit un cahier des charges à l'attention de ses fournisseurs d'Amérique du Sud et de Roumanie. Mais ce cahier des charges n'apporte pas suffisamment de garanties sur le bien-être des chevaux pendant le transport et sur les lieux de rassemblement. Aucune durée maximale de transport n'a par exemple été fixée. Dans la pratique, les enquêteurs de GAIA ont constaté que les chevaux pouvaient passer plus de 20 heures d'affilée dans les véhicules. Chevideco autorise même l'utilisation de camions ouverts, laissant les animaux sans la moindre protection contre les conditions météorologiques extrêmes. De même, le recours à des objets coupants et à des chiens n'est pas exclu, alors la législation européenne l'interdit. GAIA se pose aussi des questions sur les conditions prévues au moment de l'abattage. Chevideco permet ainsi l'abattage sans étourdissement préalable, ce qui est inacceptable.
Les supermarchés, aussi responsables
GAIA demande aux chaînes de supermarchés de suivre l'exemple de Lidl, et de cesser la vente de viande chevaline tant que suffisamment de garanties sur le bien-être animal ne pourront être fournies. Un audit indépendant doit permettre de déterminer si le bien-être des chevaux est assuré dans les faits, pas uniquement sur le papier, et ce pendant toutes les phases de production : lors du transport, mais aussi lors du (dé)chargement, sur les lieux de rassemblement et à l'abattoir. « Les supermarchés ont le devoir moral à l'égard du consommateur de ne pas vendre de viande chevaline si le bien-être animal n'est pas assuré », explique la directrice de GAIA, Ann De Greef. « Continuer à vendre ou acheter de la viande de chevaux argentins ou roumains, c'est entretenir la souffrance animale. »
Tournée d'été
Demain, la tournée d'été de GAIA débutera à Anvers. Elle passera ensuite dans 10 autres villes de Wallonie et de Flandre, ainsi qu'à Bruxelles. GAIA y sensibilisera les passants sur la souffrance que doivent endurer les chevaux d'Argentine et de Roumanie avant d'arriver dans l'assiette des consommateurs belges. La sensibilisation s'accompagne d'une action courrier, adressée aux chaînes Colruyt et Carrefour. Après Anvers, la tournée d'été de GAIA fera étape à Bruxelles, Charleroi, Namur, Mons, Liège, Hasselt, Gand, Blankenberge et Louvain.
Votre voix compte
Aidez les animaux, participez à notre action courrier en ligne en envoyant des messages de protestation à Colruyt et Carrefour : Cliquez ici