- La souffrance des moutons filmée sur 11 sites d'abattage temporaires lors de la Fête du Sacrifice de 2011
-Sondage d'opinion IPSOS: 9 Belges sur 10 veulent que la loi soit modifiée : obligation de l'étourdissement sans exception pour les abattages rituels
Bruxelles, le 23 octobre. Les moutons se débattent vivement, dès le moment où la lame coupe la chair... Pendant et juste après l'égorgement, tous les animaux font des mouvements vifs et rapides de la queue. Pendant et après l'égorgement, deux chevreaux poussent de longs cris et gémissements ; l'un des chevreaux est jeté au sol alors qu'il se vide de son sang... Les animaux sont déchargés maladroitement des coffres de voitures, et tombent au sol. Des béliers, trop lourds pour la table de transport, en chutent également. Les animaux, encore conscients après l'égorgement, sont fortement malmenés. Au lieu d'un mouvement unique, les sacrificateurs, qu'ils soient expérimentés ou novices, effectuent l'égorgement en plusieurs va et vient, en faisant des mouvements de scie avec la lame. Après l'égorgement, certains continuent à mutiler la gorge tranchée avec le couteau, notamment afin d'éliminer les membranes de peau. Toujours sensibles à la douleur, les animaux réagissent avec vigueur.
Lors d'une conférence de presse organisée à Bruxelles, Michel Vandenbosch, le président de GAIA, a présenté « Ils ne souffrent pas, monsieur... » une vidéo de 15 minutes montrant des cas de maltraitance et de souffrance animales criants et intolérables. Les images constituent une compilation des enregistrements qu'a pu réaliser GAIA sur 11 sites d'abattages temporaires en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre lors de la Fête du Sacrifice le 6 novembre 2011.
Deux jours avant la Fête musulmane du Sacrifice, GAIA tire la sonnette d'alarme à l'occasion d'une conférence de presse tenue aujourd'hui à Bruxelles. Michel Vandenbosch commente : « C'est de mal en pis. Nous avons toutes les raisons de penser que cette année ne marquera aucune différence. Le monde politique doit régler le problème une fois pour toutes ! » Les résultats d'un nouveau sondage d'opinion ont également été révélés lors de la conférence de presse. Réalisé par l'institut IPSOS entre le 14 et le 18 septembre à la demande de GAIA, il révèle que près de neuf Belges sur dix estiment que les animaux doivent être étourdis avant l'abattage (88 %), y compris lors d'abattages rituels, et sont d'accord que la loi sur le bien-être animal soit modifiée afin de rendre l'étourdissement obligatoire pour les abattages rituels également (89 %). 72 % des personnes interrogées ne souhaitent pas consommer de viande provenant d'animaux non étourdis avant l'étourdissement, ce qui représente une augmentation de 6 % par rapport à un sondage antérieur, datant de 2006. GAIA demande au gouvernement fédéral de modifier la loi sur le bien-être animal avant la fin de cette législature, afin d'imposer l'étourdissement lors de tous les abattages, rituels y compris.
Pour apporter un soutien supplémentaire à cette demande, GAIA lance une action courrier en ligne, adressée aux présidents de partis.
« Ils ne souffrent pas, monsieur... »
montre la réalité telle qu'elle s'est produite l'année dernière lors de la Fête du Sacrifice sur les sites d'abattoirs temporaires agréés, où des moutons ont été égorgés sans avoir été préalablement étourdis. Des images dures, qui démontrent de façon indiscutable la souffrance continue des animaux dans des conditions hygiéniques catastrophiques. « En tant que membre du Comité consultatif de l'AFSCA, je peux vous dire que l'AFSCA a confirmé que ses inspecteurs ont également constaté des faits similaires », ajoute Michel Vandenbosch.
Les images illustrent pourquoi près de 90 % de la population veut que les animaux soient étourdis avant l'abattage, y compris lors des abattages rituels, et pourquoi la (très grande) majorité, toutes couleurs politiques confondues, est d'avis que la loi doit être modifiée dans ce sens. Ces résultats proviennent d'un sondage d'opinion réalisé par IPSOS à la demande de GAIA. « J'insiste sur le fait que notre volonté n'est pas d'interdire les abattages rituels, mais bien d'empêcher une souffrance animale inutile et évitable, qui est le résultat irréfutable des abattages sans étourdissement préalable », souligne le président de GAIA. « Continuer à laisser en tant que politicien des abattages sans étourdissement avoir lieu, c'est se rendre complice d'une souffrance animale inacceptable. »
Consensus scientifique : l'abattage sans étourdissement est douloureux
Michel Courat, vétérinaire et collaborateur en charge des animaux d'élevage au sein de l'Eurogroup for Animals, fut pendant des années responsable de contrôles relatifs au bien-être animal dans les abattoirs pour les gouvernements français et anglais. Fort de cette expérience, il possède une grande expertise en matière de bien-être animal lors de l'abattage. « La douleur des animaux lors des abattages rituels et une réalité prouvée scientifiquement », a-t-il expliqué.
Michel Courat a confirmé le caractère inacceptable de la souffrance animale visible dans la vidéo. « La manière dont l'égorgement est réalisé, la manipulation des animaux avant et après cet égorgement, la manière dont les animaux sont immobilisés et les conditions hygiéniques catastrophiques, caractérisées par des couteaux abimés, non stérilisés... : tout cela nuit grandement le bien-être animal. C'est choquant. »
Grande majorité en faveur d'une modification de la loi
Les animaux souffrent-ils lors des abattages sans étourdissement, et les abattages rituels doivent-ils également avoir lieu avec étourdissement préalable ? Oui, répondent 88 % des personnes interrogées lors du sondage IPSOS. La loi doit-elle être modifiée afin de rendre l'étourdissement obligatoire pour les abattages rituels également ? Oui, répondent en premier lieu 77 % des répondants. Et lorsque le pourcentage des indécis (9 %) et des personnes ayant répondus non (14 %) est informée de l'interdiction des abattages rituels sans étourdissement ayant cours dans plusieurs pays (notamment en Suède, Islande, Lettonie, Autriche, Finlande, Norvège, Suisse), la moitié d'entre eux change d'avis, et le pourcentage des personnes en faveur d'une modification de la loi augmente pour atteindre 89 %.
72 % des interrogés ne souhaitent pas consommer de viande provenant d'animaux abattus sans étourdissement, soit 6 % de plus que le sondage précédent (2006), ce qui représente une augmentation significative. Les résultats du sondage de 2012 confirment et renforcent même le sondage antérieur.
En Wallonie, à Bruxelles et en Flandre, une grande majorité de la population est en faveur d'une modification de la loi, de sorte que l'étourdissement soit généralisé à toutes les formes d'abattage.