Un élevage de visons situé à Beveren-Waas se voit refuser un permis d'agrandissement par la ministre flamande de l'Environnement, Joke Schauvliege (CD&V). La décision de la ministre vient annuler l'autorisation préalablement accordée par la province de Flandre Orientale, datant de 2013 et à laquelle GAIA s'était opposé par voie de recours. « Nous sommes particulièrement satisfaits du signal qu'envoie la ministre flamande de l'environnement en refusant le permis d'agrandissement », félicite le président de GAIA, Michel Vandenbosch. Dans le même temps, GAIA continue de réclamer l'interdiction complète de l'élevage d'animaux pour la production de fourrure.
Le permis dont dispose actuellement l'élevage de visons Truyman dans la commune de Beveren-Waas est valable pour 16.200 animaux et expire le 30 juin 2030. En novembre 2013, malgré les protestations de GAIA et des riverains, l'entreprise avait reçu de la part de la province de Flandre Orientale l'autorisation de détenir 10.800 visons supplémentaires, portant le nombre total à 27.000 animaux.
GAIA avait directement introduit un recours contre la décision de la députation provinciale. Michel Vandenbosch commente : « Les visons sont des animaux sauvages. Enfermés dans des cages métalliques d'à peine 80 x 30 cm, ils développent des comportements anormaux, comme des stéréotypies. Ils sautent d'un côté à l'autre de leur cage et s'automutilent. Le taux de mortalité des jeunes peut s'élever à 20 %. Et l'élevage de Beveren-Waas ne donne aucune garantie concernant ses capacités de refroidissement du corps de tous ces animaux morts. A cela s'ajoutent le danger des évasions de visons, le surplus d'insectes et d'autres animaux nuisibles, les nuisances olfactives... »
Interdiction complète
L'organisation de défense des animaux se dit donc soulagée que la ministre Schauvliege n'accorde pas de permis pour l'agrandissement de l'élevage de visons de Beveren-Waas. Elle justifie sa décision par la politique du ministre flamand du Bien-être animal, Ben Weyts (N-VA), qui prévoit dans sa note d'orientation « l'interdiction de la création de nouveaux élevages d'animaux à fourrure et de l'agrandissement des élevages d'animaux à fourrure existants ».
De son côté, GAIA continue de réclamer une interdiction complète de l'élevage d'animaux à des fins de production de fourrure dans notre pays. « La population ne veut pas de ces élevages », rappelle Michel Vandenbosch. « Selon un sondage Ipsos de 2012, 86 % des Belges sont même favorables à une interdiction. » En Autriche, en Grande-Bretagne et en Bulgarie, ces élevages sont par exemple déjà interdits, et la Croatie a pris une mesure similaire en prévoyant une période transitoire. La Wallonie est par ailleurs en passe de voter une telle interdiction, et cela pourrait aussi être bientôt être le cas de la Région de Bruxelles-Capitale, qui a indiqué cette intention dans son accord gouvernemental. Une proposition allant dans ce sens vient d'ailleurs d'être déposée.