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dindes
16 Décembre 2021

Wallonie : vers l'élevage industriel de dinde

10 décembre 2021 - Le Gouvernement Wallon a adopté en première lecture un projet d’arrêté relatif au bien-être des dindes dans les élevages. Pour les associations de défense des animaux GAIA, l’UWPA et la FeFRACAF, c’est l’incompréhension et la déception face à ce texte qui oublie l’essentiel. « Alors que la Wallonie se positionne de plus en plus vers les productions alternatives et l’élevage extensif, la Ministre du Bien-être animal vient d’ouvrir la porte à l’élevage industriel de dindes » déclare Ann De Greef, Directrice de GAIA.

Une densité d’élevage trop élevée

Les associations soutiennent certains points positifs repris dans ce projet d’arrêté comme l’accès obligatoire à un jardin d’hiver ou à un parcours extérieur, les perchoirs et les matériaux d’enrichissement obligatoire. Cependant, malgré l’avis du Conseil wallon du Bien-être animal qui proposait d’assurer des conditions de bien-être animal satisfaisantes avec une densité d’élevage de maximum 30 kg/m² pour les femelles et 36 kg/m² pour les mâles, la Ministre du Bien-être animal a décidé de ne pas suivre les recommandations des experts et propose dans ce nouveau projet d’arrêté une « densité dans chaque poulailler de maximum 42 kg/m² pour les femelles et 48 kg/m² pour les mâles, un nombre maximal de 8 animaux par m² ».

Les associations de défense des animaux dénoncent cette densité d’élevage trop élevée qui va à l’encontre des besoins physiologiques et éthologiques de la dinde. Selon Ann De Greef, la directrice de GAIA, « la Ministre n’a pas su saisir l’occasion de prendre des mesures fortes en faveur des animaux. Il n’existe actuellement pas de législation et pas d’élevage de dindes de type industriel en Wallonie, ces nouvelles mesures n’impactent donc personne. C’était le moment idéal pour légiférer et proposer des conditions de détention décentes ».

Les intérêts économiques prennent le pas sur le bien-être animal

« Les intérêts des lobbies ne devraient pas entraver les conditions de vie des animaux. Une fois de plus des mesures sont prises dans le but de minimiser les coûts et maximiser les profits », déplore Sébastien De Jonge – Président de l’UWPA – Union Wallonne pour la Protection Animale. Pour les associations, cela démontre à nouveau que les décideurs politiques n'ont tout simplement pas la volonté de faire passer le bien-être animal et l'opinion des citoyens avant les intérêts d'un nombre très limité – voire pour l’instant inexistant – d’industriels.

Maltraitance domestique VS Maltraitance structurelle

Les associations de défense des animaux reconnaissent que certains dossiers sont sur la bonne voie, comme le projet de décret relatif à la délinquance environnementale ou le projet d’arrêté relatif aux conditions d’agrément des établissements pour animaux. « On ne peut cependant que constater que pour la maltraitance domestique cela avance mais tout est au point mort concernant la maltraitance structurelle » déclare Jean-Marc Montegnies, Président de la FeFRACAF - Fédération francophone des refuges agréés pour chevaux et animaux de ferme.

Afin d’établir des balises raisonnables en termes de bien-être animal, les associations demandent à la Ministre du Bien-être Animal, Céline TELLIER, et au Gouvernement wallon de revoir leur copie et d’amender le texte pour le passage en 2e lecture.

GAIA informe

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