Le mardi 8 novembre, GAIA organisait un événement au Parlement européen autour de la problématique du gavage des canards et des oies pour la production de foie gras. Nous y avons plaidé directement auprès des députés européens présents pour une modification de la loi sur le gavage des oies et des canards, au motif que cette méthode de production cause de graves souffrances aux animaux. Avec neuf députés européens autour de la table et de nombreuses autres personnes également présentes, l’événement a été un grand succès.
Le Professeur en Bien-être animal Donald M. Broom (Université de Cambridge, Royaume-Uni) était également là pour présenter sa dernière étude scientifique sur la production de foie gras "Le bien-être des canards lors la production de foie gras" (2015), réalisée à notre demande.
GAIA s’est plus particulièrement attaché à pointer la contradiction de la législation européenne, qui impose aux producteurs de gaver leurs palmipèdes pour pouvoir vendre leur production sous l’appellation foie gras. Les foies doivent en effet à l’heure actuelle présenter un poids minimum de 300g pour les canards et de 400g pour oies. Or, ce poids ne peut être obtenu qu’en passant par le gavage forcé, ce qui va à l’encontre de certaines exigences de la Directive européenne 58/98/EC, qui prévoit notamment qu' « aucun animal n´est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu´il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles ».
Tous les producteurs de foie gras ne pratiquent cependant pas le gavage. Certains préfèrent exploiter le comportement alimentaire naturel des oiseaux avant la migration, qui se nourrissent spontanément en plus grandes quantités. Mais cette hypertrophie naturelle ne suffit pas pour produire des foies atteignant le poids minimum fixé par le Règlement européen (EC) No 543/2008, nécessaire pour utiliser l'appellation foie gras. C'est la raison pourquoi GAIA demande la suppression de la référence sur les poids minimums des foies. En plus de bénéficier au bien-être des animaux, cela résoudrait aussi le problème de concurrence déloyale que subissent les producteurs qui font le choix de ne pas gaver leurs animaux pour la fabrication de foie gras.