L'organisation de défense des animaux GAIA critique vivement la lettre de l'Association européenne des cirques (ECA) demandant aux députés fédéraux et régionaux d'annuler l'interdiction des cirques avec animaux sauvages. Cette interdiction avait été approuvée le 18 décembre 2013 à une très large majorité par le Parlement fédéral : 127 voix pour, contre seulement 3 contre et 11 abstentions. La mesure est entrée en application le 1er mars dernier.
Pour GAIA, la lettre de l'ECA contient de nombreuses contre-vérités. Contrairement à ce qui y est affirmé, des représentants du monde du cirque ont été entendus à plusieurs reprises par les autorités. Simplement, leurs arguments trop faibles n'ont pas convaincus nos décideurs. De même, le Conseil du Bien-être animal n'a avisé la ministre Laurette Onkelinx d'interdire les animaux sauvages dans les cirques qu'après une analyse approfondie de la question par le bureau scientifique du Conseil.
L'avis rendu s'est basé sur la constatation que le bien-être des animaux sauvages ne pouvait être suffisamment garanti dans les cirques puisqu'ils y sont typiquement enfermés dans des enclos nus et exigus. Dans ces conditions, l'ennui et la frustration poussent les lions, tigres, éléphants, singes... à développer des comportements dérangés, signes de leur mal-être. Au contraire, le bien-être des animaux domestiques comme les chiens et les chevaux et des espèces exotiques comme les lamas et les chameaux peut, sous certaines conditions (respect strict des normes de détention pour ces animaux), être garanti à un niveau acceptable dans le contexte d'un cirque.
Dans les faits, les autorités chargées du contrôle des animaux sauvages dans les cirques ont été systématiquement confrontées à des cas d'infractions aux normes de détention légales, telles que prescrites dans l'Arrêté royal de 2005. En raison du caractère itinérant des cirques et du comportement menaçant, voire violent des circassiens, il était en outre pratiquement impossible d'appliquer les mesures qui s'imposaient envers les cirques étrangers qui se mettaient en infraction et occupaient l'emplacement de cirques belges n'utilisant plus d'animaux sauvages. Dans certains cas, des visiteurs (y compris des enfants) ont en outre été blessés par des fauves.
La Belgique a suivi l'exemple de l'Autriche, de la Grèce et du Royaume-Uni, qui avaient déjà interdit l'utilisation d'animaux sauvages dans les cirques. Cette mesure fait également suite à la décision de plus de 100 villes et communes belges de ne plus autoriser les cirques avec animaux sauvages à s'installer sur leur territoire.
Le gouvernement fédéral avait rendu sa décision publique dès le 12 juillet 2013, après l'approbation de cette interdiction par la Parlement. GAIA souligne que le PS, le MR et Ecolo lui ont fait savoir par écrit qu'à l'issue de la régionalisation du Bien-être animal, les acquis en faveur des animaux ne seraient en aucun cas révoqués. Le PS par exemple a littéralement mentionné : « Il faut aller de l'avant et non reculer. »