Quel acteur du secteur ? Celui qui est à l'origine du problème, ou celui qui fait passer le bien-être animal avant le profit ?
L'organisation de défense des animaux GAIA félicite le ministre flamand du Bien-être animal, Ben Weyts, pour sa volonté de « jeter les pommes pourries » présentes dans le secteur du commerce de chiens. Toutefois, Michel Vandenbosch, le président de GAIA, s'inquiète de certaines déclarations tenues par le ministre dans la presse. Selon GAIA, la législation belge est en effet à l'origine des pratiques maffieuses qui ont cours dans l'élevage canin. En revanche contrairement à ce qu'affirme le ministre, ce n'est pas la sévérité de la loi qui est au cause, mais justement sa permissivité à l'égard de problèmes structurels donnant lieu à des pratiques abusives d'élevage.
Bonnes pratiques vs. mauvaises pratiques
Par ailleurs, les problèmes ne se limitent pas à la simple existence d'un trafic illégal de chiots. Dans le cadre légal, il convient aussi de distinguer d'un côté les bonnes pratiques d'élevage, typiques des petites structures et dont les éleveurs se spécialisent dans une ou deux races en respectant le bien-être et la sociabilité des animaux, et de l'autre les mauvaises pratiques d'élevage et de vente, typiques des grands commerces, qui importent massivement des animaux d'Europe de l'Est, produits dans des fermes à chiots contenant de nombreuses races différentes. Ce sont ces grands commerces qui sont défendus par Ani-zoo, la fédération qui promeut ces importations d'Europe de l'Est. D'ailleurs, c'est souvent Ani-zoo qui a recommandé aux autorités compétentes de reprendre sur une liste d'éleveurs agréés ces exploitations intensives d'Europe de l'Est, aujourd'hui à nouveau mises en cause dans les récents articles de presse.
Poudre aux yeux
Les mesures préconisées par Ani-zoo, comme mettre en place un point de contact, sont dès lors de la poudre aux yeux, destinée à protéger le système des importations massives et de la commercialisation de chiots malades et non sociabilisés. La législation doit au minimum offrir la garantie que les animaux mis en vente soient en parfaite santé, et qu'ils ne présentent pas de problème de sociabilité ou d'autres maladies héréditaires liées à la sur-reproduction. Une politique globale concernant les animaux de compagnie doit donc être mise sur pied, en visant des objectifs graduels et efficaces à atteindre. Avant toute concertation avec le « secteur », il importe de déterminer de quel secteur il est question. Les élevages de petite taille, qui respectent les bonnes pratiques en faisant naître des chiots dans un environnement familial ? Ou les supermarchés d'animaux, les gros exploitants, qui ont légalement le droit de s'appeler « éleveurs » s'ils disposent de dix chiennes reproductrices ? Ceux-là qui misent avant tout sur la quantité, sur un maximum de profit pour un minimum de coût, au détriment du bien-être des chiots. Pour GAIA, il semble logique que le ministre du Bien-être animal consulte également et avant tout les organismes de défense des animaux qui dénoncent cette situation depuis des années, et qui réclament des mesures en faveur du bien-être des animaux.