Le 1er janvier dernier, la directive européenne interdisant les cages individuelles (stalles) au profit de l'élevage en groupes est entrée en application. En élevages, les truies passent toute leur misérable vie des ces cages exiguës, dans lesquelles elles ne peuvent même pas se retourner. La directive adoptée en 2001 et en vigueur dans toute l'UE depuis le 1er janvier 2013 est censée mettre fin à ce mode d'élevage. Censée ? Oui, parce que selon les chiffres officiels début décembre, seuls l'Autriche, le Luxembourg, la Suède et le Royaume-Uni respectaient ces normes à 100 %. En Belgique, seuls 45 % des élevages - moins de la moitié - étaient en règle. Seule la France afficha un résultat moins bon encore.
Fin décembre, le Service Bien-être animal de la ministre Laurette Onkelinx recevait le résultat d'un questionnaire réalisé à ce propos : 11 % des éleveurs de porcs belges doivent encore assurer la transition vers des élevages en groupes. La plupart attendent un permis environnement ou la mise en règle de leurs conditions bancaires. Il est possible que certains éleveurs mettent la clé sous la porte. Dans tous les cas, rien n'est clair pour le moment. L'AFSCA (l'Agence Fédérale pour la Sécurité Alimentaire) devrait entreprendre des contrôles début janvier.
Michel Vandenbosch, le président de GAIA, demande que la situation sur le terrain soit rapidement clarifiée : "Les éleveurs de porcs ont eu 12 ans pour assurer la transition vers ces normes d'élevage en groupes. Les autorités ont vraisemblablement du mal à connaître le nombre précis d'élevages non conformes. L'AFSCA doit entreprendre des contrôles sans tarder et dresser des procès verbaux aux contrevenants." Au Royaume-Uni, les éleveurs de porcs demandent l'interdiction sur le marché britannique de la viande de porc issue d'élevages où les truies sont encore maintenues en cages individuelles.