Le tribunal de première instance de Bruxelles à condamné trois fédérations (inter)nationales d'éleveurs et de fourreurs, un fourreur belge ainsi qu'un éleveur belge de visons à payer 5500 € à titre de dépens à l'association de défense des animaux GAIA. L'Association Européenne des Eleveurs d'animaux à Fourrure, la Fédération belge de la Fourrure, la Fédération Internationale du Commerce de Fourrure , Neyman Fur & Fashion et Marmanmink considéraient la campagne d'affichage anti-fourrure, lancée par GAIA avec Jean-Claude Van Damme en octobre 2011 comme injurieuse, outrageante et diffamatoire. Ils demandaient au tribunal de condamner GAIA à un dédommagement d'un montant total de ... 627.000 €. « Nous sommes satisfaits du jugement », réagit le Président de GAIA, Michel Vandenbosch. « L'industrie de la fourrure à voulu nous clouer le bec mais les choses se sont déroulés autrement. »
« Les Victimes » n'est pas injurieux
Les affiches de 160m2 et de 60m2, visibles pendant un mois dans 8 villes différentes, montrent Jean-Claude Van Damme tenant dans ses bras un vison partiellement dépouillé de sa peau. Selon les représentants de l'industrie de la fourrure l'image du vison mort avait été truquée intentionnellement à l'aide de Photoshop, afin d'induire le public en erreur parce que le vison avait encore sa tête ainsi que ses pattes couvertes de fourrure. Ceci avait été décidé par GAIA justement afin de rendre l'image moins choquante. Les juges ont donné raison à GAIA : l'image d'un vison entièrement dépouillé aurait été plus choquante que l'image présentée par GAIA. L'accusation selon laquelle l'affiche ferait croire que les visons soient dépouillés vifs, comme le suggéraient les fourreurs et les éleveurs d'animaux à fourrure, n'est pas fondé selon le tribunal. Les fourreurs et les éleveurs reprochaient également à GAIA le caractère injurieux du titre « Les Victimes» sur les affiches. Mais les juges ont réfuté cette affirmation en observant que « il n'est pas contestable que des visons doivent être tués et dépourvus de leur fourrure avant de confectionner un « produit en fourrure » ». Le tribunal signale également que les parties intervenantes ne peuvent prouver aucun dommage.
Liberté d'expression
Le tribunal juge que la campagne d'affichage de GAIA n'incite aucunement à la violence ou à la haine et que le message transmis n'est pas injurieux, ni outrageant ou diffamatoire. Il n'est donc pas question d'abus du droit à la liberté d'expression. « Aucune faute ne peut être imputée à GAIA », proclame le jugement.