En 2010 et par rapport à l'année précédente, le nombre de chiens et de chats qui se sont retrouvés dans les 90 refuges belges a diminué (27465 chiens soit - 4881 et 32 346 chats soit - 3631). Une baisse que GAIA, l'organisation de défense des animaux et Animaux en Péril, l'un des refuges les plus importants du pays, qualifient d' « encourageante ». Cependant, le nombre d'euthanasies pratiquées reste dramatique : 3558 chiens et 10536 chats ont en effet dû être euthanasiés en 2010. GAIA et Animaux en Péril réclament des mesures à cet égard.
Un plan d'action nécessaire pour stérilisation des chats
Afin d'éviter l'euthanasie de milliers d'animaux abandonnés et de lutter en amont et de façon respectueuse des animaux contre la surpopulation de chats errants et harets, le projet de plan d'action de la part du SPF Santé Publique s'avère nécessaire. Ce plan reçoit tout le soutien d'Animaux en Péril et de GAIA, tout comme celui de la ministre en charge du Bien-être Animal, Laurette Onkelinx. Etalé sur plusieurs années, il prévoit la stérilisation obligatoire de tous les chats : les chats mis en adoption (pratiquée par les refuges), les chats de race en élevages (pour les chats mis en vente) et les chats de compagnie chez les particuliers (à partir de 2016 pour ces derniers). Michel Vandenbosch, le président de GAIA et Jean-Marc Montegnies, le président d'Animaux en Péril commentent : « Ces mesures sont tout simplement impératives et sont réclamées depuis des années par les associations représentatives de protection animale. » L'alternative, l'euthanasie en masse, n'est pas acceptable.
Restreindre l'élevage intensif de chiens
Par ailleurs, des mesures légales bien plus strictes doivent être prises pour réduire le nombre d'abandons de chiens dans les refuges et résoudre le problème à sa source : des lois bien sévères contre l'élevage intensif de chiots sont indispensables. Les éleveurs intensifs vendent comme de la marchandise des chiots non sociabilisés à des acheteurs insouciants, qui abandonneront bien souvent dans un refuge le chien devenu adulte, indocile et présentant des problèmes comportementaux. Pas n'importe quel éleveur ne devrait pouvoir faire l'élevage de n'importe quelle race.
Le contrecoup bénéfique de la loi
La baisse qu'a connu le secteur du commerce canin en 2010 (6162 chiots enregistrés vendus en moins par rapport à 2009) a sans conteste contribué au bien-être animal. L'interdiction de la vente de chiens et de chats dans les animaleries classiques, qui est entrée en application en 2009 afin de lutter contre les achats impulsifs, a apparemment un effet dissuasif. L'effet bénéfique de cette loi sur le nombre de chiens abandonnés dans les refuges pourra être pleinement constaté dans quelques années, dans la mesure où la plupart des chiens se retrouvant dans les refuges sont âgés de 2 à 5 ans.
Là où le bât blesse
Cependant, certaines dispositions des arrêtés en exécution de la loi doivent être revues car elles vident l'interdiction de vente en animaleries de sa substance.
En effet, l'arrêté d'exécution permet à une nouvelle catégorie d'éleveurs/commerçants de mettre en vente une petite minorité de chiots issus de leur propre élevage tout en commercialisant une majorité des chiots provenant d'autres élevages. Pour que la réalité soit en accord avec l'interdiction, cela devrait être l'inverse. De tels d'éleveurs/commerçants agissent dans la pratique comme des animaleries qui ne vendent que chiens et chats.
Marché noir
Par ailleurs, GAIA et Animaux en Péril dénoncent l'absence d'agrément, au mépris de la loi, des « éleveurs occasionnels », qui font naître jusqu'à deux portées par an. La loi impose pourtant que quiconque pratique l'élevage de chiens (ou de chats) doive obtenir un agrément. Cette mesure vise justement à empêcher l'important marché noir de chiots non enregistrés, qui se retrouvent également dans des refuges.
Les petites races davantage plébiscitées
La baisse du nombre de chiens en refuges est sans doute également liée à l'intérêt actuel des particuliers pour les (races de) chiens de petite taille (comme les chiwawas, les Jack-Russels ou les bichons maltais) plutôt que pour les grandes races. Les chiens de grande taille trouvent en effet moins d'acheteurs que par le passé, et ce sont des animaux qui sont davantage susceptibles de se retrouver dans des refuges.